Editorial : Force doit rester à la loi

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  • 05 avril 2022 11:14

  • Politique

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Devant les locaux de la direction centrale des investigations judiciaires de la gendarmerie nationale où était convoqué l’ancien Premier ministre Kassory Fofana, ce lundi, ses nervis ont trahi leurs émotions, en s’en prenant vertement à des journalistes, déployés sur place, les abreuvant de tombereaux d’injures. Ces agressions verbales voire physiques, contre des professionnels des médias, dont le seul tort est d’avoir voulu éclairer la lanterne de l’opinion sur le chassé-croisé judiciaire en cours devant la CRIEF, seraient une irritation de la colère sourde qui couvait en ces gens, mus par l’instinct grégaire. Cela ressemble à n’en pas douter, à un stratagème de désespéré, s’inscrivant dans une logique d'intimidations et de bravade de l’autorité judiciaire et des médias. Du bluff tout simplement. Car force doit rester à la loi.

Ce lundi, des thuriféraires du président du conseil national exécutif provisoire du RPG arc-en-ciel ont fait passer un mauvais quart d’heure à des reporters, déployés devant les locaux de la DCIJ-GN. Le péché de ces confrères, serait d’avoir tenté d’immortaliser l’arrivée du Dr Kassory Fofana devant la gendarmerie. L’ancien Premier ministre fait partie, en effet, d'une fournée de dignitaires du régime déchu, convoquée devant des officiers de police judiciaire, pour répondre des faits de corruption et de détournement de deniers publics.

En guise de châtiment, pour ce crime de lèse-majesté, les journalistes qui avaient eu le malheur de se trouver nez à nez avec ces militants stipendiés, ont échappé à peine au lynchage. Dépouillés de leurs téléphones et de leur matériel de travail, sous une flopée d’insultes. Ces pratiques surannées, ne surprennent guère. Quand elles émanent des fidèles, d’un homme qui dit préférer « l’ordre à la loi ».

Les journalistes n’auraient dû leur salut qu’à l’intervention des pandores, arrivés in extremis pour sécuriser les lieux.

Cette frilosité à tout-va, vient prouver que dans l’état-major de Kassory, l’ambiance n’est pas à la sérénité. Avec l’épouvantail de la CRIEF, on rit plutôt jaune.

C’est d’ailleurs ce qui justifierait la célérité, dont a fait preuve l’ancien Premier ministre pour se hisser aux commandes du navire jaune. Une manière pour ses détracteurs de se prémunir contre d’éventuelles poursuites judiciaires. D’autres avant lui, avaient déjà eu recours à ce mantra politique, pour sécuriser les « biens mal acquis ». Et se refaire une santé dans le landerneau. L’impunité aidant, tout ministre attend son éviction, pour faire le grand saut politique.

Maintenant que la CRIEF est là pour confondre les bandits à col blanc, cela pourrait permettre davantage de curer le marigot politique. Force doit rester à la loi et non à la puissance de l’argent mal acquis.

Mamadou Dian Baldé  

 

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