Les députés ont accordé leur
confiance au Premier ministre, Kassory Fofana, à la majorité absolue, à l’issue
de son grand oral de ce mercredi. Preuve que l’épée de Damoclès que nos élus
faisaient planer au-dessus de la tête du locataire du palais de la Colombe, à
la veille de son discours de politique générale, n’était que de l’esbroufe.
Ce vote positif accordé à
l’unanimité au Premier ministre n’a fait que conforter les contempteurs de
cette assemblée nationale, qu’ils qualifient de monocolore et de godillot.
Pour eux, cette assemblée n’aura
donc fait que jouer sa partition dans cet attelage où le parlement se voit à la
remorque de l’exécutif. Comme dans une amitié entre le cavalier et le cheval.
Pourtant ce discours approuvé par
les députés de cette législature controversée, avait un air de déjà entendu. Dr Kassory Fofana n’aura fait que marcher sur
les pas de son mentor de président, en se montrant prodigue en promesses.
Après avoir dépeint un tableau
flatteur de son bilan, depuis son avènement à la tête de la Primature en 2018,
avec un fort accent sur le tour de vis sécuritaire, dont il fut le promoteur,
avec la mise en place des Postes armés (PA), dans les zones acquises à
l’opposition, le Premier ministre a effleuré une série de politiques publiques initiées
sous sa clairvoyance pour favoriser la redistribution les « fruits de la
croissance ».
Dans ce bilan ressassé, Dr
Kassory s’est exprimé avec la satisfaction du devoir accompli. Quant aux
projections sur l’avenir, on a cru plutôt entendre un poseur d’emplâtre. En
promettant de décrocher la lune avec les dents. Même s’il a cru bon d’y mettre
un bémol, en promettant « du sang, de la sueur et des larmes », aux
Guinéens. S’inspirant ainsi du célèbre aphorisme de Winston Churchill, ancien
Premier ministre britannique. Tout comme Alpha Condé l’avait fait au lendemain
de sa victoire de 2010.
Mais avec un pouvoir qui ne fait
que s’enferrer dans ses propres déclarations, la majeure partie des Guinéens
ont fini par avoir le sentiment d’être en face d’un éternel recommencement. Surtout
que du sang et des larmes, ont continue d’en avoir.
Mamadou Dian Baldé