Près de six mois après le début du sextennat d’Alpha Condé, l’opposition, laminée lors de la présidentielle du 18 octobre 2020, opte pour les coalitions ou cartels politiques, comme stratégie pour tenir la dragée haute à la majorité présidentielle. Une parade, assimilée à la « danse du ventre », dont le but serait sans doute de redonner un nouveau souffle à ces partis en déshérence, mais aussi de faire les yeux doux à un pouvoir exécutif omnipotent.
Dans ce
qu’il conviendrait d’appeler recomposition du paysage politique guinéen, après
la réélection du président Alpha Condé pour un troisième mandat, Mamadou Sylla
a été le premier a sauté le pas, en mettant en place une nouvelle alliance
politique dénommée Convergence pour la Renaissance de la Démocratie (CORED-Guinée).
C’est désormais à la tête de cette coalition hétéroclite de partis politiques
que le chef de file de l’opposition, en besoin de reconnaissance de la part de
l’exécutif, mène son combat.
Après avoir
adressé une note d’information au ministère de l’Administration du territoire
et de la décentralisation, les membres de cette coalition ont entrepris une
tournée auprès des ambassades accréditées en Guinée. Ainsi, à défaut d’être
audibles auprès du gouvernement, Sylla et Cie trouvent mieux d’ameuter les
partenaires de la Guinée sur l’instabilité qui guette le pays. A cause de
l’autisme du pouvoir.
Un pouvoir
rompu dans la politique de l’autruche. Et Mamadou Sylla, connu pour sa
pugnacité, est en train de mettre le pied dans la porte.
Dans la
nouvelle donne politique, qui est en train de rebattre les cartes, une autre
alliance politique vient de naître. Il s’agit de la Coalition pour le Progrès
et la Démocratie (COPED), présidée par Dr Ousmane Kaba. La COPED a été portée
sur ses fonts baptismaux ce jeudi.
Constituée d’une
dizaine de partis politiques, la COPED veut sortir des sentiers battus, en se
voulant fédératrice de tous les courants politiques. Et compte « offrir une
plateforme de réflexions, d’échanges et de débats sur les grandes questions
politiques, économiques et sociales du pays. Ce faisant, elle dit faciliter la
convergence politique, économique et sociale ».
Last but not
least, l’Alliance Nationale pour l’Alternance et la Démocratie (ANAD) pour se
transformer en coalition de partis. Ces membres y travaillent déjà, en vue
d’assoir les bases de cette plateforme.
Il est à
espérer que ces différents cartels se créent autour d’idéaux susceptibles de
donner de l’oxygène à notre démocratie. Avec en sus un bouillonnement d’idées
nouvelles. Au lieu que ce ne soit juste des coalitions en mode « danse du
ventre », pour taper dans l’œil du prince. Car si tel est le cas, ce sont les
deniers publics qui vont trinquer.
Mamadou Dian Baldé