Éditorial : La Guinée sous les coups de boutoir de la communauté internationale

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  • 27 avril 2021 10:26

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Autant le pouvoir de Conakry se caparaçonne contre les tirs nourris des ONG de défense des droits humains, en faisant dans le déni, autant la communauté internationale ne démord pas, et continue de pousser les feux contre le régime. Même l’Union Africaine, d’ordinaire très accommodante avec les princes qui nous gouvernent sous les tropiques, a jeté un gros pavé dans la marre du président Alpha Condé, dans un rapport très accablant sur les violations des droits humains enregistrées ces dernières années en Guinée. Un véritable camouflet. 

Les rapports des ONG de défense des droits humains, comme Amnesty International, Human Rights Watch et la FIDH sur le caractère peu regardant de nos autorités en matière de respect des droits humains, on en a enregistrés à foison depuis 2010.

Tous aussi corrosifs les uns que les autres. Mais la nouveauté dans cette flopée de critiques, c’est bien ce récent rapport  de la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples de l’Union Africaine (UA) qui ne fait pas non plus de cadeau au régime de Conakry.

Tout comme le Burundi, le Tchad, le Mali, la Guinée, figure dans le lot de pays dont  ‘’les gouvernements ont institué de plus en plus de restrictions et de coupures d’Internet, tout en ordonnant aux entreprises de bloquer l’accès aux médias sociaux à l’approche des élections et à la suite des élections.’’

D’après toujours ce rapport de l’Union Africaine, la Guinée  détient également la palme en termes d’interdiction de manifestation publique et de  répression ainsi que des arrestations des organisateurs de ces attroupements.

Le cas emblématique de Oumar Sylla alias  Foniké Mengué, l’une des figures du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), plateforme hétéroclite, qui fut le porte flambeau de la lutte anti-troisième mandat d’Alpha Condé,  a été cité par l’UA. Comme si l’argumentaire ayant prévalu à la condamnation de ce militant prodémocratie et faisant mention  de « participation à un attroupement interdit susceptible de troubler l’ordre public », était tout simplement fallacieux.

A noter qu’après les ONG internationales comme Human Wright Watch, Amnesty international ou des pays occidentaux comme les Etats Unis, c’est désormais l’Union Africaine qui épingle Conakry où le panafricanisme est particulièrement revendiqué.

Ce rapport de l’Union Africaine qui tombe à pic, relèverait sans doute d’un cas de conscience. Car par rapport à toutes les tueries enregistrées dans notre pays ces dernières années, l’institution panafricaine n’a pipé mot. Quid des élections controversées ayant engendré tous ces morts ? Là aussi, ça toujours été motus et bouche cousu.

Que l’UA en vienne in fine à passer la soufflante au pouvoir de Conakry, ne serait aux yeux des défenseurs des droits humains que du pain béni.

Et comme si cette vague d’indignations et de condamnations qui vise nos gouvernants était loin de son épilogue, c’est le pays de l’Oncle Sam, qui remet une louche, en conseillant à ses citoyens de se garder de fréquenter la Guinée. Pour cause de pandémie et d’instabilité. Avec l’épée de Damoclès des sanctions qui plane désormais sur la tête du pouvoir de Conakry, c’est à se demander si les chantres de ce fameux troisième mandat ne risquent pas de regretter amèrement d’avoir mis notre pays sur le registre des états infréquentables.    

Mamadou Dian Baldé

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