La fin du mois de ramadan sonne comme la fin de la trêve qui s’était
imposée de manière tacite aux protagonistes de la crise guinéenne. Et c’est à
bon droit que les couteaux vont de nouveau être tirés, pour ferrailler. A moins
que la rencontre prévue ce mercredi entre le Premier ministre Dr Bernard Goumou
et les représentants des Forces vives, sous l’égide des Muftis, ne vienne
étouffer les braises. L’autre brasero auquel la junte devra faire face par ces
temps qui courent est celui du mouvement social guinéen, qui réclame des
hausses de salaire. Ça risque de swinguer.
Après avoir savouré à grandes
bouffées le répit du ramadan, la junte devra affronter de nouveau de face une
série de vents contraires. Dont en premier le bras de fer qui l’oppose aux
Forces vives, dont le dénouement est loin d’être trouvé. Vu que le dialogue qui
devrait servir de fil d’Ariane pour sortir de cette crise, est en train de
yoyoter.
A moins que le chef du
gouvernement ne daigne nous sortir la solution de son chapeau, à la faveur de
la rencontre prévue ce mercredi. Ayant toutes les clés en main, en tant que
porte-voix du gouvernement dans cette médiation, cornaquée par les Muftis. Car
les préalables n’attendent que la satisfaction de leurs préalables, pour que le
cap des débats de fond puisse être abordé.
Il revient donc au CNRD de
sacrifier la barbe pour sauver la tête, s’il en est ainsi. La barbe ne pouvant
être que la justice, sur l’autel de cette paix tant désirée par les Guinéens.
Mais qui devient in fine, une sorte de supplice de Tantale.
L’autre front qui vient de
s’ouvrir contre la junte, est celui du mouvement syndical guinéen. Qui dans sa
plateforme revendicative de 2023, portée à l’attention du gouvernement exige
une revalorisation salariale et d’autres primes de logement et de transport.
Il sollicite dans la même foulée,
une baisse des prix des permis biométriques et des cartes grises des engins
roulants pour les travailleurs.
Nous n’allons pas clore cette
liste des indignés, sans citer les enseignants contractuels, l’autre chaudron
bouillonnant que le CNRD a du mal à atténuer. Ces maîtres d’école, vivant
chichement, comme de pauvres hères, ont du mal à entrer en possession de leurs
primes.
Tout ce cocktail détonnant fait
partie du revers de la médaille du métier de président. Le colonel Mamadi
Doumbouya est désormais confronté aux dures réalités de la fonction
présidentielle. Cela n’a rien d’une sinécure. Il devra toutefois assumer ses
charges.
Condamné qu’il est, comme Atlas,
à porter la voûte céleste pour l’éternité sur ses épaules.