Éditorial : La junte face aux vents contraires

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  • 25 avril 2023 09:19

  • Politique

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La fin du mois de ramadan sonne comme la fin de la trêve qui s’était imposée de manière tacite aux protagonistes de la crise guinéenne. Et c’est à bon droit que les couteaux vont de nouveau être tirés, pour ferrailler. A moins que la rencontre prévue ce mercredi entre le Premier ministre Dr Bernard Goumou et les représentants des Forces vives, sous l’égide des Muftis, ne vienne étouffer les braises. L’autre brasero auquel la junte devra faire face par ces temps qui courent est celui du mouvement social guinéen, qui réclame des hausses de salaire. Ça risque de swinguer.

Après avoir savouré à grandes bouffées le répit du ramadan, la junte devra affronter de nouveau de face une série de vents contraires. Dont en premier le bras de fer qui l’oppose aux Forces vives, dont le dénouement est loin d’être trouvé. Vu que le dialogue qui devrait servir de fil d’Ariane pour sortir de cette crise, est en train de yoyoter.

A moins que le chef du gouvernement ne daigne nous sortir la solution de son chapeau, à la faveur de la rencontre prévue ce mercredi. Ayant toutes les clés en main, en tant que porte-voix du gouvernement dans cette médiation, cornaquée par les Muftis. Car les préalables n’attendent que la satisfaction de leurs préalables, pour que le cap des débats de fond puisse être abordé.

Il revient donc au CNRD de sacrifier la barbe pour sauver la tête, s’il en est ainsi. La barbe ne pouvant être que la justice, sur l’autel de cette paix tant désirée par les Guinéens. Mais qui devient in fine, une sorte de supplice de Tantale.

L’autre front qui vient de s’ouvrir contre la junte, est celui du mouvement syndical guinéen. Qui dans sa plateforme revendicative de 2023, portée à l’attention du gouvernement exige une revalorisation salariale et d’autres primes de logement et de transport.

Il sollicite dans la même foulée, une baisse des prix des permis biométriques et des cartes grises des engins roulants pour les travailleurs.

Nous n’allons pas clore cette liste des indignés, sans citer les enseignants contractuels, l’autre chaudron bouillonnant que le CNRD a du mal à atténuer. Ces maîtres d’école, vivant chichement, comme de pauvres hères, ont du mal à entrer en possession de leurs primes.

Tout ce cocktail détonnant fait partie du revers de la médaille du métier de président. Le colonel Mamadi Doumbouya est désormais confronté aux dures réalités de la fonction présidentielle. Cela n’a rien d’une sinécure. Il devra toutefois assumer ses charges.

Condamné qu’il est, comme Atlas, à porter la voûte céleste pour l’éternité sur ses épaules.

 Mamadou Dian Baldé

 

 

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