Le tollé suscité par une éventuelle augmentation des prix des produits pétroliers à la pompe, a mis le  gouvernement dans une mauvaise posture. Face à des argumentations plus étoffées, le pouvoir  tente de s’en tirer par des pirouettes. Sans pour autant convaincre.   

Les Guinéens ne sont pas des ravis de la crèche. Ils viennent en tout cas de le démontrer, à travers des voix qui s’élèvent de plus en plus dans l’opinion pour demander au gouvernement d’arrêter son char. Car la rhétorique politicienne, ils en ont assez, surtout quand cela ne comporte aucune once de vérité.

Dans ce débat enflammé autour de la structure des prix des produits pétroliers qui continue d’agiter encore la cité, Dr Ousmane Kaba et Cellou Dalein Diallo ont réussi à  renvoyer le  gouvernement dans les cordes, par des argumentations plus étoffées. Battant en brèche le mélimélo gouvernemental  selon lequel l’exécutif subventionne le litre de carburant à la pompe. Et que les pertes mensuelles subies par le gouvernement se chiffraient à 140 milliards GNF, avec le maintien des prix du litre à 9 mille GNF.

Les deux anciens grands commis de l’État ont réussi plutôt à démontrer que c’est le gouvernement qui se taillait la part du lion dans le partage gâteau, tirée de la manne pétrolière. Avec près de 3000 GNF engrangés par litre vendu à la pompe.

Face à cette levée de boucliers, le gouvernement ne pouvait que jeter le manche après la cognée. Une reculade synonyme de défaite dans cette escrime politicienne. Apportant ainsi une bouffée d’oxygène à une opposition en pleine traversée du désert.

Le passage en force devra attendre certainement pour début juillet. Quand on sait que le pouvoir de Conakry, ne renoncera pour rien au monde à sa part des taxes sur les TSPP. Le poids conjugué de la Covid19, d’Ebola et de la fièvre Lassa sur les ménages,  il s’en balance.

Mamadou Dian Baldé