Editorial : Le RPG et Alpha Condé, au-delà de la domination légale et rationnelle

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  • 07 avril 2022 08:30

  • Politique

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Comme pour toute forme de gestion, la domination qu’on exerce tient soit à la légalité, soit à la rationalité, soit à l’adhésion. Les organisations politiques ne font pas exception à une de ces sources de légitimité. Alpha Condé est différent aussi bien de trajectoire, que de source de pouvoir, de Kassory Fofana.

La convention extraordinaire du RPG a porté la semaine dernière, l’ancien Premier ministre Kassory Fofana à la tête d’un organe provisoire. Il est donc désormais, celui chargé de conduire les affaires courantes du parti jusqu’à la tenue d’un congrès. Nonobstant le rejet de cette désignation par certains cadors du parti, pour Kassory, réussir à se hisser à la tête du RPG, lui offre une nouvelle stature. Quoiqu’ayant par le passé porté un parti politique à une élection nationale, il s’agit cette fois d’une formation politique majeure, ayant un fort ancrage politique et dont le fondateur s’appelle Alpha Condé. Si la source de légitimation du Premier ministre tient tant à l’onction que lui ont accordée les instances du parti, celle-ci tient plus, pour le moment, à une forme de domination légale rationnelle. Ce qui change naturellement du lien quasi fusionnel que l’ancien président Alpha entretient avec les militants du RPG, donc une adhésion naturelle et charismatique. Ce qui a expliqué l’intemporalité du personnage et son érection en une véritable motivation de vote, même en étant matériellement loin de ses militants et de son parti.

Le défi de fédérer les différents courants dominants au sein du parti en vue justement d’une hypothétique reconquête du pouvoir, est d’ordre majeur. Un challenge important en raison qu’il éviterait au parti la dispersion de ses forces, parce que l’extraordinaire travail d’Alpha fut justement son intelligence à réunir au sein de l’appareil du parti et de la gouvernance, des personnages aussi antinomiques que réfractaires. D’une certaine façon et à juste raison, le coup de force perpétré contre Alpha le 5 septembre par ses forces spéciales, est en soi l’expression d’un rejet de son pouvoir et de ce fait, la construction d’un discours alternatif tendant à remobiliser les militants ensuite les électeurs, est un sacré défi à réussir. Difficile entreprise !

Toutefois, dans l’hypothèse que des apparatchiks de l’ancien parti au pouvoir décident d’aller en rang dispersé, ces derniers devront tous et chacun construire leur marketing autour d’un « alphaïsme ». Ce qui change fondamentalement de la trajectoire que Alpha lui, a réussi. L’adjuvant à cette éventuelle situation étant lié au statut actuel d’Alpha Condé, pas libre de mouvement ni de parole, donc à sa capacité de mainmise sur le parti exit la représentation honorifique et la valeur commerciale qu’il continuera à valoir.

Kabinet Fofana

 

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