La rencontre de ce lundi, qui a réuni les représentants de l’exécutif et les chefs religieux, dans le cadre de la médiation, bien que boycottée par les forces vives, s’est avérée pourtant très fructueuse. Si l’on s’en tient au compte-rendu du porte-parole des muftis, Monseigneur Jacques-Boston qui parle d’avancées considérables, enregistrées dans la satisfaction des préalables posées par les forces vives. Les lignes ont donc bougé, en ce sens qu’en plus de l’accélération de la procédure relative à la mise en liberté des militants prodémocratie, détenus à la maison centrale de Conakry, le gouvernement ne verrait pas d’inconvénient à ce que la mise sous contrôle judiciaire de la flopée d’acteurs politiques soit passée par pertes et profits.
Les chefs religieux sont en train
de gagner leur pari, qui est celui de ramener la quiétude dans la cité, en
rabibochant les deux camps antagonistes que sont l’aile dure des forces vives
et la junte. La divine providence aidant, ils seraient parvenus à tordre le
bras judiciaire de la junte.
« Ce qui était donc
impossible hier, est désormais possible », pour paraphraser Monseigneur
Boston. N’en déplaisent « aux sirènes de malheur, amplifiées par les
réseaux sociaux », pour reprendre là aussi l’archevêque de Conakry, Mgr
Vincent Koulibaly.
Des sirènes qui prédisent au gré
de leurs oracles noirs, des scénarios dignes de « Apocalypse Now » de
Francis Ford Coppola.
C’est un prélat quasiment aux
anges, qui s’est ouvert au parterre de journalistes présents sur les lieux, ce
lundi, au sortir du conclave avec le Premier ministre et le ministre de la
Justice et garde des sceaux, Charles Wright.
Comme le témoigne ce verbatim
rapporté par africaguinee.com.
« On a vraiment pu faire bouger les lignes. De là, nous allons nous rendre
à la maison centrale pour rencontrer nos frères détenus, c'est-à-dire les
Foniké Mengué et autres, pour que nous puissions échanger. L’intention est de
mettre ces frères à notre disposition. Deux points sur trois qui étaient autour
de la table ont été réglés. C'est-à -dire les contrôles judiciaires, et
accélérer le jugement des Foniké », fin de citation.
Ne dit-on pas que les voies de
Dieu sont insondables.
Maintenant que le fil de la
médiation semble renoué, les regards sont désormais tournés vers les forces
vives. Dans l’espoir qu’elles fassent à leur tour des concessions, en lâchant
du lest.
Cela suppose de facto le report,
pour ne pas dire l’annulation de la série de manifestations prévue à compter de
ce 10 mai. Car il faut être deux pour danser le tango. Une réalité qui
s’applique aussi à un processus de médiation. Surtout si l’on veut sauvegarder
l’intérêt général.
On appelle ça du donnant-donnant.
Que cela soit dit, pour le triomphe de la vérité.
Mamadou Dian Baldé