Éditorial : Quand Damaro joue les Saint Bernard

blog-details
  • redaction.web@fimguinee.com

  • 06 juillet 2021 08:18

  • Politique

  • 0

Le président de l’Assemblée nationale a profité de son discours de clôture de la première Session ordinaire de son institution, pour plaider la clémence du chef de l’exécutif en faveur des détenus politiques. Une manière d’exhorter Alpha Condé à se débarrasser de ce boulet, en usant de son pouvoir de grâce.   

Les vacances parlementaires de la première législature qui ont démarré ce lundi, tombent à pic pour Amadou Damaro Camara, qui était au bord du précipice.

Après avoir été fortement éclaboussé par le scandale des contrats léonins, attribués à des membres de sa famille. Cette prise illégale d’intérêt dénoncée par une fronde, menée par un groupe de députés, dont Lounsény Camara, ancien président de la Ceni, a failli en effet, avoir raison du président du parlement.

Ces trois mois de vacances parlementaires constituent certes un répit pour Mister Damaro, mais cela ne signifie nullement la fin du psychodrame.

Comme pour dire que la hache de guerre est loin d’être enterrée. La béquille communautaire manœuvrée par le président de l’Assemblée n’ayant pas réussi à fléchir les frondeurs.

Après avoir donc senti le vent du boulet, Damaro chercherait à ripoliner son image. Lui qui a fait ses armes en éreintant l’opposition, à travers des punchlines dont il est le seul à avoir le secret, subit à son tour le contrecoup de ses envolées lyriques. Ne dit-on pas que toute médaille a son revers.

Contrairement à ce que croient ses aficionados, Damaro est loin d’être solide comme un roc. Son sort ne dépendant que du bon vouloir du locataire du palais Sékhoutouréah.

C’est d’ailleurs vers celui-ci qu’il vient de se tourner pour implorer la clémence en faveur des détenus politiques. Dans un discours sirupeux, le président Damaro, a profité de la clôture de la Session parlementaire, pour flatter l’égo du chef de l’État, tout en l’exhortant à gracier les détenus politiques.

Mais avant, il en appelle aux instances judiciaires « à traiter avec diligence, les dossiers postélectoraux, en instance devant les juridictions. Pour la paix, la quiétude et le dialogue, tout en respectant la séparation des pouvoirs, socle de toute démocratie ».

Alpha Condé qui a déjà accordé sa grâce à quelques détenus, prêtera certainement une oreille attentive à cette doléance formulée par la deuxième personnalité du pays, en termes de préséance institutionnelle.

C’est au moment que les parlementaires s’apprêtaient à faire leurs cartons pour les vacances, que la nouvelle de la grève de la faim, entamée par une dizaine de détenus politiques, en détention préventive à la maison centrale, est tombée.

Ces détenus qui croupissent en prison depuis près de dix mois, dénoncent le traitement de deux poids deux mesures dont ils seraient victimes au sein de la prison de Coronthie. Où ils n’auraient même pas le droit de circuler, tandis que l’administration pénitentiaire serait au petit soin d’une catégorie de prisonniers, considérés comme étant des privilégies. De quoi accentuer la pression sur l’exécutif, qui a intérêt à se débarrasser de ce dossier des détenus politiques, qui devient de plus en plus embarrassant pour Conakry.

Mamadou Dian Baldé

 

 

Laisser un commentaire