La célérité avec laquelle l’ancien parti au pouvoir est en train de se remettre en ordre de bataille, dans la perspective des futures joutes électorales, dont le chronogramme reste pour le moment sous le sceau du secret de la junte, prouve que le RPG arc-en-ciel s’est vite remis de ses émotions, après le couperet qui s’est abattu sur son « champion » le 05 septembre. C’est d’ailleurs Alpha Condé qui a sonné le rappel des troupes, depuis son séjour médical doré d’Abu-Dhabi. Qui lui sert désormais de mirador, pour contrôler ses pions sur l’échiquier. En jouant les uns contre les autres, comme cette gestion collégiale du parti, qu’il vient d’initier, dans le seul but de tenir en bride les fortes têtes du parti.
Le
secrétaire général du RPG arc-en-ciel vient d’annoncer la tenue d’une
convention nationale extraordinaire pour ce 31 mars, en vue de combler le vide
laissé à la tête de l’ancien parti au pouvoir, depuis la chute brutale de son
leader historique. Ce communiqué du Dr Saloum Cissé précise dans la foulée,
qu’une commission serait à pied d’œuvrer pour la réussite de cette convention
dont l’enjeu sera de porter au pinacle l’ancien Premier ministre Kassory
Fofana. En tant que président du Conseil exécutif provisoire, l’organe de
décision du parti, en attendant la tenue prochaine d’un congrès.
Une démarche
que ne semble pas partager la jeunesse du parti, qui dénonce une violation des
statuts et règlements intérieurs du RPG arc-en-ciel.
Dans cette
guerre des courants, en vue d’avoir la haute main sur le parti, Dr Kassory,
dont les desseins sont inavoués, bénéficie tout de même du soutien de certains
éléphants, dont Saloum Cissé et Hadja Nantou Chérif. Des personnalités accusées
de manger à tous les râteliers.
Tandis que
l’ancien président de l’Assemblée nationale, Amadou Damaro Camara fait grise
mine. Tout comme la plupart des quadras du parti qui pensaient que le moment
était venu d’insuffler du sang neuf à la direction du RPG. Au lieu de rester
sous la botte des gérontocrates aux « mains sales ».
Dans cette
course à l’échalote, cette convention du 31 mars ne serait qu’une simple
formalité pour légitimer le choix en amont de Kassory, par le mandarinat. C’est
du moins l’avis des contempteurs de Don Kass, qui jurent qu’il aura du mal à
gérer la boutique. En attendant bien sûr que l’ancien président n’en finisse
avec ses ennuis de santé et d’éventuels ennuis judiciaires, une fois de retour
au bercail. Car, pour maints observateurs, Alpha Condé n’a rien d’une vieille
baderne. Et ce faisant, qu’il ne serait donc pas prédisposé à désigner un
dauphin, de son vivant. Comme pour dire que Kassory et sa bande ne seraient que
des pions sur l’échiquier d’Alpha Condé.
Mamadou Dian Baldé