L’adoption ce mardi d’un projet de loi portant sur « la
répression des actes attentatoires à l'ordre public, aux biens de l'Etat et à
l'intégrité physique des agents des forces de défense et de sécurité »,
continue de faire des vagues dans la cité. Une loi « anticasseurs »
qui, aux yeux de nombreux observateurs dégagerait un parfum liberticide.
Nos honorables députés viennent d’agiter un chiffon rouge,
en adoptant à l’unanimité la loi portant sur « la répression des actes
attentatoires à l'ordre public, aux biens de l'Etat et à l'intégrité physique
des agents des forces de défense et de sécurité ».
Il n’en fallait pas plus pour provoquer une levée de
boucliers au sein de l’opinion. Et les commentaires les plus enflammés qu’on
entend çà et là, notamment dans les médias et sur les réseaux sociaux, pointent
un calcul politique désarmant derrière cette loi adoptée par les députés. Des
parlementaires qu’ils qualifient de « caste » d’intéressés, sans
aucune légitimité, qui serait simplement sous la coupole de l’exécutif.
Des propos qui trahissent la colère saine du populo que les
gouvernants tentent d’étrangler à tout prix.
Car cette loi qui prend fait et cause pour les agents des forces de
sécurité, avait été précédée d’une autre loi adoptée en plénière le 25 juin 2019, par les députés de la 8ème législature, donnant un blanc-seing aux
gendarmes pour l’usage des armes par la gendarmerie nationale dans le maintien
d’ordre.
Tout ça, a bien l’air du deux poids deux mesures dans le
traitement des citoyens et des forces de défense et de sécurité.
De quoi ameuter les ONG de défense des droits humains. On se
souvient qu’Amnesty International avait tiré la sonnette d’alarme, concernant
le projet de loi du 25 juin 2019. L’ONG avait saisi l’opportunité pour
interpeller le président Alpha Condé à ne pas promulguer cette loi.
Pour revenir à la loi adoptée ce mardi, bien des gens
pensent qu’il s’agirait là juste d’un opportunisme juridique, dont le pouvoir
exécutif tenterait de profiter, avec une complicité du législatif qui ne dit
pas son nom, pour faire planer une épée de Damoclès sur l’opposition, et tous
ceux qui refuseront de se faire corseter par des mesures impopulaires. Quand on
sait que dans des états comme le nôtre, c’est généralement l’exécutif qui aiguillonne les autres
institutions républicaines.
Les autres institutions pour survivre sont tenues d’avoir le
doigt sur la couture. On est donc pas sorti de l’auberge.
Mamadou Dian Baldé
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