Plus de deux millions de musulmans ont entamé dimanche 25 juin le pèlerinage annuel à la Mecque en Arabie saoudite. Le hadj, l’un des cinq piliers de l’Islam, doit être accompli au moins une fois dans la vie d'un musulman pratiquant en bonne santé et en capacité financière de le faire. C'est le premier hadj avec autant de fidèles dans le royaume depuis la pandémie de Covid-19.
Pèlerins à l'extérieur de la Grande Mosquée, lors du
pèlerinage annuel du « hadj », à La Mecque, en Arabie saoudite, le samedi 24
juin 2023.
Pèlerins à l'extérieur de la Grande Mosquée, lors du
pèlerinage annuel du « hadj », à La Mecque, en Arabie saoudite, le samedi 24
juin 2023. AP - Amr Nabil
C’est le premier grand pèlerinage musulman sans restrictions
depuis la pandémie de Covid-19 à La Mecque. Depuis 2020, des restrictions
sanitaires sur l’âge et le nombre de pèlerins avaient été imposées par les
autorités du royaume. L’année dernière, seul un million de musulmans avaient
d’ailleurs été autorisés pour ce grand rassemblement religieux. C’était
beaucoup moins les deux années précédentes.
Un hadj sans
restrictions sanitaires
Les pèlerins doivent tout de même présenter un schéma
vaccinal complet. Mais, les autorités espèrent se rapprocher du nombre de
fidèles atteints en 2019. Plus de deux millions de pèlerins venus de 160 pays
sont attendus cette année à La Mecque. Ce dimanche, le ministre adjoint
saoudien en charge des pèlerinages a d’ailleurs fait savoir qu’1,8 million de
visas électroniques pour le hadj ont été délivrés. Pour la première fois, ils
seront valables 90 jours au lieu de 30 jours. Ce qui permettra aux pèlerins de
voyager dans tout le pays s’ils le souhaitent.
Un retour à la normale synonyme de bonne nouvelle pour les
autorités du pays, car le tourisme religieux est une manne financière
essentielle pour l’Arabie saoudite. En plus du hadj, la omra - c'es-à-dire le
petit pèlerinage musulman qui peut être effectué à tout moment de l’année -
génère aussi des recettes importantes. Ces deux rassemblements religieux ont
rapporté environ 12 milliards de dollars au royaume avant la pandémie selon les
données officielles. Soit 7% du PIB national.
Et, l’Arabie saoudite ne compte pas s’arrêter là puisque le
royaume cherche à diversifier son économie, encore très dépendante des revenus
pétroliers. Les grandes lignes de ce plan figurent d’ailleurs dans la Vision
2030 qui prévoit notamment des investissements colossaux dans les
infrastructures. D'ici à 2030, justement, les autorités ont déjà annoncé
qu’elles espéraient accueillir 30 millions de pèlerins chaque année.
Plus de tuteur homme
pour les femmes qui veulent faire le hadj
Le grand pèlerinage musulman, c’est aussi une vitrine de
prestige pour l’Arabie saoudite. Rappelons que le roi Salman d’Arabie saoudite
est aussi appelé le « Gardien des deux Saintes Mosquées ». C'est aussi une
manière de redorer l'image du pays et de montrer les évolutions qui traversent
la société saoudienne.
Les musulmanes ont par exemple été autorisées à effectuer le
pèlerinage sans être accompagnées d'un tuteur masculin. En 2021, des femmes
soldats saoudiennes ont aussi intégré les équipes de sécurité qui surveillent
les fidèles à La Mecque et à Médine. C’était une première dans le royaume et
celle-ci n’a pas manqué d’être très médiatisée.
Radio France Internationale
(RFI)