Le site français a annoncé ce lundi avoir déposé plainte à Paris, après des informations indiquant que les téléphones de deux de ses journalistes ont été espionnés par un service marocain, à l’aide du logiciel israélien Pegasus.
C’est une vaste affaire de cyber-espionnage qui a été
révélée dimanche soir. Des journalistes et militants du monde entier ont été
espionnés par les services marocains via un logiciel israélien, plus de 1000
Français sont concernés. « Les numéros des téléphones portables de Lénaïg Bredoux
et d’Edwy Plenel (cofondateur du site) figurent parmi les dix mille que les
services secrets du Maroc ont ciblé en utilisant le logiciel espion fourni par
la société israélienne NSO », a confirmé Mediapart après la publication de ces
révélations dans plusieurs médias dont Le Monde, le Guardian et le Washington
Post. Mediapart a annoncé ce lundi avoir porté plainte à Paris.
Un service de sécurité marocain a utilisé un logiciel espion
mis au point par une société israélienne pour viser une trentaine de journalistes
et de patron de médias français sur un millier de Français concernés. Outre
Lénaïg Bredoux et Edwy Plenel, on retrouve le nom de Dominique Simonnot,
ancienne enquêtrice du Canard enchaîné et désormais contrôleuse générale des
lieux de privation de liberté, mais aussi d’une journaliste du Monde qui a
souhaité rester anonyme. D’autres informations, concernant la surveillance de
plusieurs chefs d’État et de gouvernement, devraient être publiées dans les
prochains jours.
Ce logiciel espion Pegasus dans un smartphone, permet d’en
récupérer les messages, les photos, les contacts, et même d’écouter les appels
de son propriétaire. NSO, régulièrement accusée de faire le jeu de régimes
autoritaires, a toujours assuré que son logiciel servait uniquement à obtenir
des renseignements contre des réseaux criminels ou terroristes.
« Violé l’intimité privée de deux journalistes »
« L’espionnage de mon téléphone et de celui de ma consœur
@LenaBred mène directement aux services marocains, dans le cadre de la répression
du journalisme indépendant et du mouvement social », a réagi Edwy Plenel sur
Twitter. Amnesty International avait déjà dénoncé en 2020 l’infection du
téléphone du journaliste marocain d’investigation Omar Radi par le logiciel
espion Pegasus.
« Pendant plusieurs mois, l’appareil répressif du royaume
chérifien a ainsi violé l’intimité privée de deux journalistes, porté atteinte
au métier d’informer et à la liberté de la presse, volé et exploité des données
personnelles et professionnelles. Aucun autre téléphone d’un membre de l’équipe
de Mediapart n’a été espionné », a précisé Médiapart.
« Au-delà des suites judiciaires, il va sans dire que cette
atteinte aux libertés fondamentales, menée par une puissance étrangère à
l’encontre d’un journal indépendant, exige une ferme réaction des autorités
françaises qui aille au-delà d’une condamnation de principe. Nous l’attendons
», ajoute le média.
Source :
leparisien.fr