Évaluation ministérielle : Une simple dose de chloroforme pour endormir (Éditorial)

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  • 24 juillet 2023 09:08

  • Politique

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Le test d’évaluation des membres du gouvernement guinéen prévu cette semaine, défraie la chronique dans la cité. Et les conjectures vont bon train chez certains observateurs, sur fond de passion. Nombreux sont d’ailleurs ceux qui n’y voient qu’une entourloupette, pour masquer les insuffisances de l’exécutif, à faire face avec entrain, au quotidien des Guinéens. Comme s’il s’agissait juste d’une simple dose de chloroforme administrée pour endormir la populace. Qui, pendant ce temps, est en train de crever la dalle, à mesure que la transition suit son long cours.

Des ministres sur des bancs d’écoliers, face à un comité ad hoc chargé d’évaluer leurs performances, cela n’arrive pas toujours. C’est bien à cet exercice inédit, deuxième du genre sous l’ère du CNRD, que ces grands commis de l’État vont être soumis à compter de ce lundi.

Dans un pays où la gestion axée sur les résultats n’avait jamais été le dada des pouvoirs précédents, cette démarche est à saluer. Et dénote à première vue des soucis de transparence dans la gestion de la chose publique. L’un des engagements prônés par le président de la transition, vêtu des oripeaux de chevalier blanc.

Y a-t-il pour autant à pavoiser ? Bien des gens pensent le contraire. Ils craignent en effet que cette évaluation ne soit un simple folklore voire de la poudre de perlimpinpin.

Le fait que la première évaluation, diligentée par l’ancien Premier ministre Mohamed Béavogui n’ait pas abouti aux résultats escomptés. Tout s’était déroulé entre quatre murs, sous le sceau du secret. En clair, l’opinion n’y a vu que du feu.  

Une situation qui rend certains citoyens plutôt perplexes, face à cette autre évaluation des membres du gouvernement. Dont les résultats pourraient finir dans un tiroir du palais Mohamed V, au lieu de donner lieu à un remaniement ministériel.

Afin que les « tocards » puissent débarrasser le plancher. Pour faire de la place à d’autres impétrants.

Sauf que ceux qui ont appris à lire dans la tête du colonel Mamadi Doumbouya, commencent à comprendre que le président a un cœur d’artichaut. D’où les difficultés pour lui de se débarrasser de ses collaborateurs indélicats.

Contrairement à sa promesse selon laquelle sa main ne tremblera, quand il s’agira de trancher dans le vif, on a affaire aujourd’hui face à un chef d’État, qui est à l’épreuve du pouvoir. Happé quasiment par l’ancien système, caractérisé par le népotisme et le clientélisme, le tout sur fond d’une corruption généralisée.

Parlant de l’échec du général de Gaulle à éradiquer la corruption, dans le cadre de son projet de rénovation républicaine, dans l’Histoire secrète de la corruption sous la V République, on peut lire cette phrase je cite :« la volonté d’un homme, si grand soit-il, ne suffit pas à effacer des siècles de pratiques et d’impunité corruptives ».

Mamadi Doumbouya l’aura appris certainement à ses dépens, sous les lambris dorés du palais M5.

Mamadou Dian Baldé 

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