Les examens du baccalauréat 2021 ont été une véritable épreuve du feu pour Dr Bano Barry, dont la hardiesse, tant vantée, a failli être sapée par les réfractaires aux réformes engagées dans le cadre de la moralisation des examens nationaux. A l’heure du bilan, il faut se demander si le jeu en valait la chandelle. Et si Dr Bano qui a la larme facile va « sabler le champagne » ou simplement chialer ?
Réussir un baccalauréat sans fausse note est le défi
dantesque que s’était fixé le ministre de l’Éducation et de l’Alphabétisation
nationale (Mena), Dr Bano Barry, dans un monde scolaire digne d’un pandémonium.
Mais on ne se débarrasse pas aussi facilement de ses vieilles habitudes. Et
cela, Dr Bano dont la nomination a été sans doute motivée par son élan de réformateur
« hardi », a failli l’apprendre à ses dépens, face à la détermination des
réfractaires au changement.
Le déroulement du baccalauréat, considéré comme le nec plus
ultra des examens nationaux, a déchaîné les passions. Syndicats, gouvernement,
parents d’élèves et candidats, chacun y est allé avec un aplomb incroyable.
C’est surtout le chronogramme de ces examens qui a fait
couler beaucoup d’encre et de salive dans la cité. Car initialement prévus en
août, les examens ont été ramenés à juillet, suite aux injonctions du président
de la République. Cette course contre la montre ne pouvait qu’accentuer la
pression sur les encadreurs et les candidats.
Malgré les polémiques suscitées par la décision
présidentielle, le Mena n’y a pas trouvé à redire. C’est à peine si cela n’a
pas boosté l’ardeur du Dr Bano, à hâter le pas vers l’épreuve du feu.
Avec la détermination de mettre toutes les chances de son
côté, afin de réussir des examens sans fausse note, notamment pour ce qui est
du baccalauréat.
Dans cette course vers l’excellence, Dr Bano a juré de
rompre les lances avec la corruption aux examens. Pour relever ce défi, l’usage
des détecteurs de métaux, en vue de limiter les fraudes, faisait partie de la
surprise du chef.
Cette trouvaille a permis de réfréner tout de même l’élan des
réfractaires avec la saisie d’une centaine de téléphones sur des candidats
velléitaires. Pas de quoi s’arracher toutefois les cheveux, quand on sait que
ces examens ont démarré sous de mauvais auspices. Car même Dr Bano qui pensait
avoir tout réglé comme sur du papier à musique, pour le bon déroulement de ces
examens, a dû certainement se raviser.
Le comble de cette incurie a été constaté du côté de
N’Zérékoré où un délégué rigide, a déchaîné la colère d’une bande de candidats
mécontents, qui ont failli lui faire la peau. Preuve que l’école guinéenne est
en pleine déshérence.
Ces couacs devraient davantage amener les autorités
éducatives à lever la tête du guidon.
C’est sans doute dans ce sens que le département du Mena menacerait
de poursuivre devant les juridictions compétentes, des dizaines d’enseignants
remerciés pour « légèreté et complicité ».
Quant au bilan à dresser de ces évaluations, chacun y va de
son commentaire, sur fond de subjectivité. De quoi mettre face à face « pro et
anti Bano », qui se tiennent par la barbichette.
Mamadou Dian Baldé