Guinée : A l’ origine des tueries routières…fantaisistes !

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  • 14 juin 2022 10:57

  • Politique

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Vingt-huit morts, trente-deux blessés… Ce n’est pas le titre d’un film, mais plutôt le bilan macabre de trois accidents, enregistrés dans différentes préfectures de la Guinée en un laps temps : 13 morts à la rentrée de Kolabougni, une sous-préfecture de Boké, 10 sur le pont de Bady Tondon à Dubréka et 5 dans la région de Kankan.

Survenu en moins de 24 heures, du soir du dimanche à la matinée du lundi 13 juin 2022, ce cauchemar de la route, est l’un des pires que la Guinée a vécu dans son histoire récente. Cependant, il n’est venu que remettre au goût du jour, ce véritable danger auquel sont confrontés au quotidien, les conducteurs, mais surtout de pauvres passagers à qui des proches ont dit ‘’au revoir’’ et n’auront jamais eu l’occasion de souhaiter ‘’ bonne arrivée’’.

Aujourd’hui, tout comme hier, la route tue ! Elle tue partout à travers le pays. En pleine agglomération ou sur les autoroutes et autres routes nationales, les conducteurs de motos, de voitures, de bus ou de camion- que ces véhicules soient privés ou de transport en commun- endeuillent impunément des familles, dans des accidents dont ils sont, en réalité, les coupables de premier degré.

De véritables « s’en fout la mort » au volant de cercueils roulants, dont le système de freinage laisse à désirer lorsqu’il n’est pas simplement inexistant, mais dans lesquels se serrent comme des sardines, des passagers aussi imprudents que fatalistes, ces chauffeurs souvent sous l’emprise de l’alcool ou d’amphétamines, ne redoutent qu’une chose sur la route : ne pas arriver à destination à temps. Ainsi, ils sont prêts à affronter tous les dangers, même la somnolence en pleine conduite pour effectuer le maximum de voyages. Du coup, toutes les infractions y passent : surcharges, dépassements hallucinants, défauts d’éclairage et de documents du véhicule etc. Malheureusement, tout se passe au nez et à la barbe de forces de l’ordre qui se rendent complices, pour une raison ou une autre, de ces course-poursuites auxquelles se livrent ces fusées sur terre.  Et le plus souvent dans des virages ou autres endroits où tout conducteur conscient devrait se méfier, surtout quand il tient entre ses mains, des dizaines de vies innocentes.

En Guinée, le destin étant roi, tous les accidents sont la volonté de Dieu. On oublie subséquemment l’imprudence des chauffards, intimement liée à la recherche effrénée de gains et encore plus de gains des propriétaires de véhicule, en dépit de l’ampleur de la tragédie. « C’est le sort qui l’a voulu » ou « c’est leur heure qui a sonné »… Ainsi se raccourcissent les dernières prières sur des cadavres ensanglantés. Si fait que  leurs proches n’auront que leurs yeux pour pleurer ! Et demain, les mêmes routes tueront encore, dans les mêmes circonstances ! Et c’est Dieu qui l’aura voulu !

Or, à la lumière des détails de ces accidents tragiques, s’il faut convenir qu’un accident est logiquement un fait généralement non souhaité, il faut également admettre l’amer constat, selon lequel ces accidents de la route, ont, en majorité, comme dénominateur commun, la bêtise humaine.

A présent, il serait souhaitable que les autorités prennent la résolution de sévir et d’ouvrir les grilles de la prison pour ces démons de la route qui ont trop ouvert les portes de l’enfer pour d’innocents usagers et passagers. Impunément !

Gilles Mory Condé

 

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