Pollution, embouteillage et manque d’espaces verts, Conakry est réputée pour ses conditions de vie difficiles. À cela, il faut ajouter l’absence ou presque de lieux de loisirs. Le sport, le foot par exemple, se pratique le plus souvent dans la rue et il existe très peu de terrains aménagés. Mais il y a du changement. Sous l’impulsion des autorités de la transition, un projet pilote vient de sortir de terre et pourrait préfigurer la création de nouveaux lieux de loisirs.
Il y a toujours de l’animation à l’entrée. Les week-ends et
les jours fériés, il est même difficile de se frayer un chemin devant le centre
de loisirs Camayenne Plage. Nous y retrouvons le directeur général de l’Office
national des loisirs, Mamadou Baïlo Barry.
« La première phase est installée sur 1/2 hectare »,
indique-t-il. Les travaux se sont déroulés au mois de novembre et ont duré
quelques semaines seulement. « Vous voyez, ce sable-là, tout ce sable a été
importé de l’intérieur du pays. Il y a eu plus de 1 000 m³ de sable qu’on a
importés pour mettre au niveau de cette plage-là parce qu'il y avait du sable,
mais c’était sale », ajoute Mamadou Baïlo Barry.
Aujourd’hui, l’espace est très bien entretenu. Des poubelles
ont été placées un peu partout pour garder l’endroit propre. Au total, 280 000
euros ont été investis par l’État. « Vous avez ce jardin qu’on a fait, les
toilettes publiques, le château d’eau pour être autonome en matière d’eau
potable et il y a l’aire de jeux pour les enfants », décrit le directeur
général de l’Office national des loisirs.
Un espace artificiel pour contrer les promoteurs immobiliers
Il y a aussi un terrain de basket, de beach-volley, de
beach-soccer… La plage originelle a été entièrement modifiée. Une digue a été
construite pour pouvoir remblayer et gagner en superficie.
Le directeur des loisirs justifie cette artificialisation de
l’espace. Il était important de marquer la présence de l’État ici, face à
l’appétit des promoteurs immobiliers. « Aujourd’hui, c’est un endroit sauvé,
parce que même après ce gouvernement, avec toutes les infrastructures qui sont
posées à cet endroit-là, cet endroit est protégé. Il y aura plus d’autres
choses ici qu’un espace de loisirs où les gens pourront s’exprimer et profiter
de la vie, profiter de la mer, profiter de la plage. », insiste-t-il.
Aboubacar a fait 6 kilomètres en voiture pour emmener
Mohamed, son fils de deux ans, à la plage. « C’est une très bonne chose. Avec
mon enfant, on est venu s’amuser et ça nous manque ça, surtout à Conakry, il
n’y a pas beaucoup de points comme ça. »
Cette plage, à laquelle on pouvait accéder librement, est
désormais payante. Les plus de 15 ans comme Aboubacar doivent débourser
l’équivalent d’un euro pour entrer. Camayenne Plage est un lieu fermé, entouré
de grillage, et qui concentre de nombreuses activités. Ce modèle a été préféré
à des infrastructures de proximité, intégrées à la ville. Ce projet pilote doit
être dupliqué ailleurs dans le pays.
Radio France Internationale
(RFI)