En Guinée, parmi les multiples questions qui restent en suspens depuis
le coup d’État qui a renversé Alpha Condé, se pose celle de l’organigramme du
Comité national du rassemblement et du développement (CNRD). Au-delà de son
chef, le colonel Mamady Doumbouya, le flou demeure sur son équipe rapprochée.
Comment est composé le CNRD ? Qui sont ses membres ? « Vous
aurez une liste très bientôt », répond le porte-parole de la junte.
« Au moins avec Moussa Dadis Camara, on
savait dès le départ qui était qui », lance un bon connaisseur de
l’histoire de la Guinée, en référence au chef du CNDD, la junte militaire qui
avait pris le pouvoir en décembre 2008.
L’image du colonel Amara Camara,
porte-parole du CNRD jusqu’ici inconnu du grand public, est désormais familière
pour les téléspectateurs de la RTG : c’est lui qui lisait les communiqués
sur la chaîne nationale depuis le soir du coup d’État, avant de passer la main
ces derniers jours à une femme, le lieutenant-colonel Aminata Diallo.
Visible aussi près du chef de la
junte : le colonel Balla Samoura, ex-directeur régional de la gendarmerie
de Conakry. Parfois surnommé « le colosse », « il ne s’entendait
pas avec le haut commandant de la gendarmerie nationale », indique une
source bien informée, pour qui « Alpha Condé avait créé une bipolarité au
sein de la gendarmerie ».
Sadiba Koulibaly, numéro 2 de la junte ?
Mais « le véritable
numéro 2 serait plutôt le colonel Sadiba Koulibaly », estime un
officiel reçu par le CNRD. « C’est lui qui a d’abord représenté le colonel
Doumbouya et parlé en son nom » lors de la rencontre, « qui a ensuite
pris la parole pour expliquer les positions de la junte ». Puis, « il
était assis seul à la droite de Mamady Doumbouya », raconte notre
interlocuteur. Le colonel Koulibaly avait été nommé fin août 2019 commandant du
Centre d’entraînement des opérations de maintien de la paix.
Sa photo apparaît en juillet 2019
sur la page Facebook de l’ambassade américaine en Guinée aux côtés d’un autre
officier guinéen, au retour « d’une formation à la prestigieuse École de
guerre et de commandement de l’armée américaine ». « Ils mettront les
connaissances nouvellement acquises au service de leur Nation », peut-on
lire dans la publication.
Le nom du général Aboubacar Sidiki Camara, alias « Idi Amin » revient enfin avec insistance. Ancien directeur de cabinet du ministre de la Défense, ancien proche d’Alpha Condé, « il avait finalement été éloigné et nommé ambassadeur à Cuba début 2019 », rappelle un observateur. Plusieurs sources indiquent qu’il serait bien de retour à Conakry, mais il n’est pas apparu publiquement depuis le coup d’État.
Avec Rfi