Devenue question ‘’tabou’’ dans les foyers depuis des lustres,
l’infertilité est aujourd’hui un véritable problème de santé publique en
Guinée, et la tranche d’âge la mieux exposée, selon les spécialistes, est celle
de 21 à 31 ans, rapporte l’AGP.
Pour en savoir mieux sur cette pathologie
qui est en train de gagner le terrain sur la couche juvénile, notre reporter a
rencontré, la semaine dernière, Dr Cheick Alseny Yattara, célébrité de la
médecine guinéenne, spécialiste de cytologie gynécologique et de la biologie de
la reproduction.
A l’entame de ses propos, Dr
Yattara a défini l’infertilité comme étant l’incapacité de se reproduire. Un
couple, selon lui, qui est en désire de procréation après 3 à 6 mois de vie
conjugale, s’il n’y a pas eu gain de cause, dans ce cas on peut parler
d’infertilité.
Cette incapacité est due selon ce
médecin à plusieurs facteurs notamment la divagation sexuelle, lors de laquelle
on peut avoir des infections pas ou mal traitées conduisant à l’infertilité, la
drogue peut avoir un effet nocif sur la spermatogenèse, le café noir, l’alcool
et la nicotine peuvent aussi avoir un impact sur la vie des spermatozoïdes.
D’autres facteurs ont un impact
avéré, selon lui, sur la fertilité humaine, comme les foyers de chaleur
importante dont entre autres les fours et les postes de soudure pouvant
augmenter la température au niveau des testicules.
« Les varicocèles peuvent
entrainer aussi l’infertilité, parce qu’elle est une dilatation du cordon de la
veine spermatique, là en ce moment les spermatozoïdes peuvent avoir le flagelle
enroulé et lorsque le flagelle de spermatozoïde est enroulé, il ne peut pas se
mobiliser et lorsqu’un spermatozoïde ne peut pas être mobile pour rejoindre les
trompes pour d’éventuelle fécondation d’ovules, ce n’est pas possible de
procréer », a-t-il ajouté.
Dr Yattaara a réitéré que la
divagation sexuelle peut entrainer tout un facteur d’infertilité chez le couple
et lorsque vous aurez fait la bactériologie et la sérologie sur ce couple,
conseille-t-il, fermer les yeux et puis nettoyer carrément le foyer avant de
faire quoi que ce soit pour créer les facteurs favorables à la reproduction.
« Un monsieur me dit,
Docteur, moi je peux faire 5 fois le rapport. Je n’ai pas de problème »,
révèle Dr avant d’ajouter que cependant dans son résultat, il n’a aucun
spermatozoïde. Comment peut-il dire qu’il est normal s’interroge le
médecin.
Il a par ailleurs rappelé qu’il y
a plus d’hommes infertiles que de femmes et les études qu’ils ont réalisées en
2019, ont prouvé que sur un total de 1012 cas réalisés en 6 mois, seulement 272
cas sont normaux.
« Je dirai à la jeunesse
d’être sérieux. Je vous invite à la fidélité, plus vous faites la divagation
sexuelle, plus vous allez vous exposer. Si vous vous adonnez à la drogue, à la
nicotine et à l’alcool, ce sont des choses qui ne sont pas favorables à
la spermatogenèse, qui ont une nuisance accrue et ça nuit à la vie des
spermatozoïdes. Et la plupart des jeunes couples qui viennent me voir, après
les examens vous trouverez plus de pathologies chez l’homme que chez la femme »,
a-t-il conclu.
AGP