Le médiateur dans la crise guinéenne désigné par la Cédéao a passé une
semaine à Conakry. Thomas Boni Yayi a rencontré des officiels guinéens dont le
président de la Transition, le colonel Doumbouya, le nouveau premier ministre
Bernard Goumou. Il a aussi parlé avec des responsables de coalitions de partis
politiques et des responsables de la société civile qui lui ont soumis une
série de revendications. D’autres, en revanche, n’ont pas été conviés aux
échanges, ce qui cause frustrations et regrets.
On en sait maintenant un peu plus
des revendications et autres exigences que les formations politiques ont remises
au médiateur Thomas Bony Yayi pour leur participation à un dialogue avec le
CNRD et le gouvernement. Fodé Oussou Fofana, l’un des responsables de la
coalition de l’Anad (l’Alliance nationale pour l’alternance démocratique) : «
D’abord la mise en place d’un cadre de dialogue crédible qui mettra en face
d’un côté le CNRD et le gouvernement et de l’autre les acteurs politiques et
sociaux qui ont des revendications sur la conduite de la transition, la
libération des prisonniers politiques et de la société civile ».
Une autre demande de cette
alliance politique d’opposition : « L’arrêt des harcèlements et des poursuites
judiciaires contre les leaders politiques et les acteurs de la société civile,
l’annulation de l’arrêt portant dissolution du Front national pour la défense
de la Constitution ».
Rencontre annulée
L’Organisation guinéenne de
défense des droits de l’homme avait été conviée à la table du médiateur, mais
la rencontre a été annulée. Ce qui n’est pas du goût d’Alseny Sall, le chargé
de la communication de l’OGDH. Pour lui, ce cadre de dialogue est
indispensable.
« C'est le souhait de tous les
Guinéens aujourd’hui, par ce que la transition en soi, c'est une crise et
l’absence d’un cadre de dialogue amplifie davantage cette crise. Il faut donc
que les autorités de la transition le comprennent, il faut que les acteurs
représentatifs de cette transition soient au tour de cette table. Il ne sert à
rien de vouloir imposer au médiateur un agenda qui ne permettra pas d’aboutir à
la solution recherchée ».
C’est la deuxième fois en moins
de deux mois que Thomas Boni Yayi se rendait à Conakry. Il n’a toujours pas
rencontré la presse guinéenne.
Rfi