Le Premier ministre guinéen Mohamed Béavogui a décliné sa feuille de
route au président de la transition, le colonel Mamadi Doumbouya, qui a
renouvelé sa confiance à son chef du gouvernement. Mais cette feuille de route
a été accueillie très différemment selon les leaders politiques guinéens,
puisqu'elle ne comporte pas de chronogramme de la transition. C’est une feuille
de route comprenant cinq axes prioritaires, dont la rectification
institutionnelle, le cadre macroéconomique et financier, le cadre légal et la
gouvernance.
Feuille de route diversement interprétée par la classe politique
guinéenne
« Je trouve d’abord que c’est une
bonne chose que le Premier ministre présente une feuille de route, parce que
cela sert au moins à savoir quel est le programme de la transition, explique Dr
Ousmane Kaba, président du Parti des démocrates pour l’espoir. Celle qui est
perçue par le Premier ministre et qui va être mise en application, donc, c’est
une étape importante ».
Rafiou Sow, lui, s’interroge sur
la feuille de route présentée par le Premier ministre. Pour lui, il faut aller
à l’essentiel : « Aujourd’hui, qu’est-ce qu’on doit faire, comment faire en
sorte qu’on fasse des élections, qu’on revoie le fichier, qu’on essaye de
donner la chance à ceux qui doivent voter, qu’ils puissent avoir leurs cartes
d’électeurs et aller à des élections sécurisées, libres et transparentes ?
C’est ce qui devaient être l’essentiel de la feuille de route du Premier
ministre ».
Il lance un appel au colonel
Mamadi Doumbouya, le président de la transition : « Le président de la
transition doit nous donner un chronogramme clair, nous, opposition pour nous
aujourd’hui la transition a commencé depuis le 6 septembre. Nous, on a proposé
15 mois, c'est-à-dire, qu’on le veuille ou pas, nous devons avoir des élections
au mois de décembre 2022 ».
La formation du Conseil national
de la transition, la rédaction de la nouvelle constitution et la mise en place
de l’organe de gestion des élections sont les prochaines étapes à franchir par
le gouvernement guinéen.
« Une incohérence » de ne pas fixer de durée pour la transition
Le document en question se
décline en deux axes : il fixe d'abord cinq grandes orientations autour
notamment de la gouvernance, de la situation macroéconomique... et ensuite, il
liste une série de scrutins à tenir (élections locale, présidentielle et
législative) sans préciser d'échéances.
Ne pas fixer de durée pour la
transition est une incohérence, selon Mamadou Aliou Barry, directeur du centre
d'analyse et d'études stratégiques de Guinée.
Avec la RFI