Les recherches se poursuivent pour retrouver Claude Pivi. L'ex-colonel et ministre s'est évanoui dans la nature après sa surprenante évasion samedi dernier. Depuis le début de la semaine, Conakry est quadrillée par l'armée. Les perquisitions, surtout menées par les Forces spéciales, continuent dans plusieurs quartiers de la capitale. Des opérations que les populations jugent nécessaires, tant la réputation de soldat aguerri de Pivi est répandue. Mais beaucoup de citoyens se plaignent également des abus de la part des FDS.
Selon plusieurs sources, des militaires, que les témoins
identifient comme appartenant aux Forces spéciales, ont naturellement commencé
leurs recherches aux différentes adresses de Claude Pivi. L'une à Coyah,
l'autre près de Dubréka, deux préfectures toutes proches de Conakry.
Les témoignages décrivent ces opérations comme des attaques
violentes, avec saccage et pillage des maisons et des interrogatoires musclés.
À Conakry, le comportement des militaires durant des fouilles dans certains
quartiers, est aussi décrié.
Mercredi, le Barreau de Guinée a « fermement condamné ces
agissements ». Dans une déclaration, le bâtonnier Mamadou Souaré Diop fait état
de « bavures et d'exactions sur des citoyens dont le seul tort serait d'avoir
des liens » avec Claude Pivi. Mais aussi de menaces envers « les avocats des
accusés mis en cause dans les événements » du week-end.
Joints par RFI, des militants de défense des droits humains,
requérant l'anonymat, accusent anonymement les corps habillés d'acte de
torture. Et d'avoir procédé à des interpellations sans mandat et sans que l'on
sache où sont détenus les suspects éventuels.
Mercredi, le ministre de la Justice a mis en place un numéro
vert et a annoncé une récompense de 50 000 € (un demi-milliard de de francs
guinéens) pour toute personne qui donnera la localisation du fugitif Claude
Pivi.
Radio France Internationale
(RFI)