Les ressortissants chinois établis en Guinée seraient 30 000, selon les
chiffres qui circulent au sein de la communauté, devenue, au fil des années,
l’une des plus importantes communautés étrangères du pays.
La décoration, les grandes tables
rondes avec leur plateau tournant au centre ; nous avons rendez-vous dans un
restaurant comme il en existe partout en Chine. Il est 10h30, Peng Sun prend
son petit-déjeuner au dernier étage du Grand Hôtel de Conakry.
« C'est un restaurant de
gastronomie chinoise très connu en Guinée. Presque tous les Chinois le
connaissent. Les gens locaux viennent également pour inviter leurs amis, leur
famille », indique-t-il. Ces établissements sont des lieux essentiels pour la
communauté. « Nous avons notre propre gastronomie. Nous ne nous adaptons pas
vraiment à la gastronomie locale. Ça, c'est vrai... », concède Peng Sun.
Il vit en Guinée depuis un peu
plus d’un an, il est manager commercial et interprète pour une entreprise
chinoise qui construit des infrastructures. « L'Afrique est un continent très
mystérieux. J'ai envie de découvrir ce monde, pas seulement pour gagner de
l'argent », assure-t-il.
Un village chinois au cœur de Conakry
Sur le même pâté de maisons que
le Grand Hôtel de Conakry, on trouve un supermarché et un casino où il vaut
mieux savoir parler mandarin pour se faire comprendre. C’est un petit village
chinois en plein cœur de la capitale guinéenne.
Yao Li est une amie de Peng. Elle
nous explique comment se fait l’installation des Chinois en Guinée. « Pour la
plupart des Chinois, ils croient que l'Afrique, c'est dangereux. Ils craignent
de vivre ailleurs. La sécurité est le plus important », souligne Yao Li.
Peng n’a pas le problème de la
barrière de la langue, fréquente quelques Guinéens et des expatriés d’autres
nationalités. Pour autant, il préfère évoluer dans des espaces familiers qui
forment un archipel où la communauté chinoise a trouvé ses marques. Peng nous
emmène dans un autre hôtel, le Primus. Ici, on trouve même un cabinet médical
chinois dirigé par le docteur Ma. « Des lieux comme celui-ci sont très
importants pour les Chinois qui ne parlent pas français, pour qu’ils puissent
eux aussi bénéficier de soins », explique le médecin.