Pendant que le médiateur s’apprête à faire son retour en piste ce mardi, pour mener cahin-caha le processus de médiation à lui confiée par les mandarins de la Cédéao, la coordination du Front national pour la défense de la constitution, passant outre sa dissolution, serait en train pour sa part, de mettre la dernière main aux préparatifs de sa manifestation prévue ce mercredi 17 août. Une fronde qui pourrait parasiter cette nouvelle mission de bons offices, au grand dam des colombes de la paix. A moins que le FNDC ne ronge son frein, pour donner une chance à cette ultime médiation. Au lieu de continuer à s’empourprer de colère contre la gestion échevelée de la transition.
Le médiateur désigné au chevet de la Guinée, Dr Thomas Yayi
Boni reprendra du service ce mardi. Sauf cas de force majeure, qui pourrait
survenir en cas d’une nouvelle escalade des violences dans la cité. Avec la
manifestation du FNDC, annoncée pour ce mardi, à coup de trompettes. Et ce
malgré l’interdiction du mouvement par le gouvernement, les citoyens retiennent
leur souffle. Preuve que cette interdiction n’aura fait qu’exciter davantage la
défiance entre les forces vives et la junte. Du moins si l’on en croit certains
observateurs, qui assimile la mesure du MATD à un coup d’épée dans l’eau.
La tension est désormais à son comble entre le FNDC et la
junte. Deux camps à l’égo boursouflée, qui n’en feraient dorénavant qu’à leur
guise. Une ambiance au couteau qui ne semble pas du tout propice à une
médiation. Tant l’atmosphère sent le soufre. Une véritable quadrature du cercle
que Dr Thomas Yayi Boni devra résoudre. Pour éviter que le pays ne tombe de
charybde en scylla.
Cette médiation qui démarre à pas comptés, ne pourrait
cependant se dérouler sans une certaine accalmie dans la cité. Une trêve
s’impose donc aux protagonistes, qui devront pour l’occasion savoir raison
garder. En vue de laisser le soin au médiateur de rabibocher les protagonistes
de la crise guinéenne.
Quant à ceux qui ont l’air de voir en M. Yayi Boni, l’image
d’un personnage terne voire d’un pantin obéissant, ceci ne serait qu’une simple
caricature. Bien loin de la réalité. Car pour diriger un pays comme le Bénin
pendant une décennie, il faut bien avoir de la vista. Sans forcément être un
roué politique, mais pas non plus un enfant de cœur.
Mamadou Dian Baldé