Le Premier ministre sortant a annoncé l'assassinat du président d'Haïti Jovenel Moïse par un commando dans la nuit de mardi à mercredi. Le président haïtien Jovenel Moïse, 53 ans, a été assassiné tôt mercredi matin 7 juillet. Sa résidence, en banlieue de Port-au-Prince, aurait été attaquée vers 1h du matin par des hommes armés, a annoncé le Premier ministre sortant Claude Joseph dans un communiqué.
« Vers 1h du matin, dans la nuit du mardi 6 au mercredi 7
juillet 2021, un groupe d'individus non identifiés, dont certains parlaient
espagnol ont attaqué la résidence privée du président de la République et ainsi
blessé mortellement le chef de l'État », indique le communiqué.
Il précise que l'épouse du président a été blessée dans
l'attaque et hospitalisée.
« Situation
sécuritaire sous contrôle »
Dans son communiqué, le Premier ministre sortant appelle
aussi la population au calme, indiquant que la police et l'armée allaient assurer
le maintien de l'ordre. « La situation sécuritaire est sous contrôle »,
assure-t-il.
Jovenel Moïse était au pouvoir depuis 2017. Sa légitimité
était remise en question depuis plusieurs mois. L'opposition et la société
civile réclamaient de nouvelles élections. Le président avait préféré organiser
en juin un référendum sur une nouvelle Constitution. Un scrutin reporté au 26
septembre en raison de l'épidémie de Covid-19, en même temps qu'une
présidentielle et des législatives.
Mardi, un nouveau Premier ministre avait été nommé, le
docteur Ariel Henry, avec pour mandat de régler le problème politique mais
aussi de s'attaquer à l'insécurité. Le quartier de Martissant, tout proche du
palais présidentiel à Port-au-Prince, était bloqué depuis le 1er juin par une
guerre des gangs qui paralysait tout l'ouest de la capitale et une partie du
pays. Car il s'agit d'un point routier obligé pour se diriger vers l'ouest du
pays, ce qui a entraîné l'exode de milliers de personnes.
C'est donc une nouvelle page sombre de l'histoire d'Haïti
qui intervient dans un contexte troublé et qui pose de nouvelles questions pour
la suite, comme l'explique Didier Le Bret, ancien ambassadeur français, en
poste de 2009 à 2012 au micro de nos confrères de France 24.
Le malheur, c’est qu'il rejoint la liste déjà trop nombreuse
des chefs d'État et de gouvernements de ce pays depuis l'indépendance qui ont
été soit renversés soit assassinés...
La République
dominicaine ferme sa frontière avec Haïti
En réaction, la République dominicaine a ordonné ce mercredi
la « fermeture immédiate » de sa frontière avec Haïti.
La Maison Blanche a qualifié mercredi de « terrible » et de
« tragique » cet assassinat et les États-Unis se sont déclarés prêts à apporter
de l'aide au gouvernement. « Nous sommes prêts à assister sous n'importe quelle
forme la population d'Haïti, le gouvernement d'Haïti, s'il y a une enquête », a
ajouté Jen Psaki, la porte-parole de l'exécutif.
Le Premier ministre britannique Boris Johnson s'est lui dit
« choqué » par un « acte odieux ».
Avec RFI