Huit États, dont la Guinée, le Soudan et le Venezuela, ont perdu leur droit de vote à l'ONU en raison d'une dette trop importante à l'égard de l'organisation, a annoncé mardi 11 janvier le secrétaire général Antonio Guterres aux membres de l'Assemblée générale.
Au total,
«11 États membres sont actuellement en retard dans le paiement de leurs
contributions au sens de l'article 19 de la Charte des Nations unies », précise
le chef de l'ONU dans sa lettre obtenue mercredi par l'AFP.
Cet article
prévoit une suspension du droit de vote à l'Assemblée générale pour tout pays
dont le montant des arriérés est égal ou supérieur à la contribution due par
lui pour les deux années complètes écoulées. Si le manquement est dû « à des
circonstances indépendantes de sa volonté », un État visé par l'article 19 peut
cependant garder son droit de vote et c'est le cas en 2022 pour les Comores,
Sao Tomé-et-Principe et la Somalie, précise Antonio Guterres. Outre l'Iran, le
Soudan et le Venezuela, les cinq autres pays ayant perdu leur droit de vote
sont Antigua-et-Barbuda, le Congo, la Guinée, la Papouasie-Nouvelle-Guinée et
le Vanuatu, ajoute-t-il.
Un budget annuel d'environ 3
milliards de dollars
Le
secrétaire général précise le montant minimum que chacun de ces pays doit payer
pour récupérer son droit de vote : l'Iran devra ainsi débourser un peu plus de
18 millions de dollars, le Soudan près de 300.000 dollars et le Venezuela
environ 40 millions de dollars.
L'an
dernier, l'Iran avait déjà perdu son droit de vote en raison d'impayés. Téhéran
avait affirmé ne pas pouvoir honorer le minimum requis pour ses dettes à l'ONU
en raison des sanctions économiques et financières imposées par Washington.
Après plusieurs mois de négociations, une exemption avait été accordée à
Téhéran lui permettant de payer le minimum de dettes requis et de récupérer son
droit de vote en juin, juste avant l'élection de nouveaux membres au Conseil de
sécurité de l'ONU.
L'Iran « est
engagé à payer intégralement et en temps voulu » ses cotisations, a réagi à
Téhéran le ministère iranien des Affaires étrangères. « Malheureusement, pour
la deuxième année consécutive, en raison des sanctions américaines oppressives
et illégales, les paiements de notre pays ont été en difficulté », a-t-il
ajouté. « Le secrétaire général des Nations unies et le secrétariat devraient
prendre en compte les circonstances particulières des pays confrontés à des sanctions
illégales et ne pas hésiter à aider ces pays à payer leurs cotisations », a
aussi estimé le ministère iranien.
Le budget
annuel de fonctionnement de l'ONU, approuvé en décembre, est d'environ 3
milliards de dollars. Celui des opérations de paix, séparé et approuvé en juin,
atteint quelque 6,5 milliards de dollars.
Avec Le Figaro