Il serait injuste d’accabler les détenus politiques qui se voient contraints de demander pardon afin de recouvrer leur liberté. Certains d’entre eux ont été injustement condamnés ou condamnés à des peines disproportionnées par rapport aux faits qui leur sont reprochés.
Beaucoup n’avaient peut-être plus aucun espoir de sortir de
prison avant l’expiration de la peine qui leur a été infligée. Nous ne sommes
pas à leur place en prison ; nous ne vivons pas les mêmes réalités qu’eux. Il y
en a parmi qui sont des pères de famille et ont donc des responsabilités. Leur
détention les empêche d’assumer leurs responsabilités surtout vis-à-vis de
leurs familles. Ils ont donc saisi ce qu’ils considèrent comme l’unique
occasion d’être libres avant la fin de leur peine.
Tout le monde n’a pas forcément les aptitudes nécessaires
pour faire face à certaines difficultés de la vie. Ils ne sont donc pas à
blâmer. Ceux qui sont blâmables sont ceux qui les ont mis dans ces difficultés.
Tout le monde ne peut être Nelson Mandela.
Me Mohamed Traoré,
ex-bâtonnier