Mieux que quiconque, Israël dont les fils et filles ont été traqués et
massacrés depuis la Seconde guerre mondiale par les Nazis, doit comprendre les
misères d’un peuple palestinien aujourd’hui, opprimé, bombardé et poussé hors
de ses terres soumises à occupation.
Mais, paradoxe des paradoxes, les
occupants et assaillants ne sont autres que les colons israéliens dont l’armée
n’hésite plus, depuis le 7 octobre, suite à la dernière horrible attaque,
marquée par une prise d’otages inacceptable perpétrée par le Hamas, à pilonner
Gaza, quitte à bombarder un hôpital. Dans une réaction disproportionnée à tous
les niveaux, Israël, intensifiant ses frappes, mène des raids meurtriers sur
Gaza, où tombent, comme des mouches des Palestiniens, une population composée à
majorité d’enfants et de femmes. Et c’est cette frange des habitants de la
bande de Gaza qui paie aujourd’hui, le lourd tribut au culot du Hamas d’avoir
ébranlé et mis en doute, le dispositif sécuritaire mis en place par l’Etat
hébreux, pour la tranquillité des siens qui, malheureusement sont dans la peau
d’envahisseurs.
Autant les Israéliens ont droit à
la vie dans un Etat sécurisé, autant leurs voisins palestiniens doivent jouir,
en toute souveraineté internationale, de ce même droit à la vie. Mais Israël et
ses parrains ne veulent pas en entendre parler, la moindre agression étant
l’occasion pour eux de mettre le feu à la baraque, comme ces derniers jours.
Des bombardements dénoncés aux quatre coins du monde, comme en Afrique. Ce
dimanche, contrairement à la position de leur président, William Ruto, qui a
pris fait et cause pour Israël, des Kényans ont exprimé bruyamment leur colère
contre la réplique monstrueuse d’Israël à l’acte non moins condamnable du Hamas
considéré comme un groupe terroriste. Question : ce Hamas, qu’Israël dit
combattre et qu’il rend finalement sympathique aux yeux des peuples qui ont
toujours porté dans leur cœur les Robins des bois, est-il vraiment terroriste ?
N’est-ce pas plutôt un groupe à considérer comme nationaliste, à la limite
indépendantiste, à partir du moment où il défend la cause d’un peuple ?
A plus de 16 jours de tensions
indescriptibles, ce sont des milliers de morts que Palestiniens et Israéliens
pleurent. Certaines vies, notamment celles des Israéliens, semblant plus
importantes, donc plus regrettées, que celles d’en face, en l’occurrence celles
des Palestiniens. Et plus le temps passe, plus cette incongruité criarde que
constitue l’occupation de la Palestine et les souffrances infligées aux
Palestiniens, puent comme une plaie incurable sans que les puissances dites
«pays de droits de l’homme» et leurs nombreuses ONGs s’en émeuvent.
Pire, l’ogre israélien bénéficie
visiblement de soutiens infaillibles d’une bonne partie de dirigeants et le
conflit tend à devenir régionale, en attendant certainement de se mondialiser
officiellement. Comme le disait Feu Mobutu, l’ancien président du Zaïre, la
République démocratique du Congo de nos jours, trois « réflexes » dominent dans
cette partie du monde : le réflexe de la peur pour le peuple israélien, le
réflexe du désespoir pour les Palestiniens et le réflexe de l’humiliation pour
le peuple arabe. C’est dans cette logique que les déclarations et menaces de
représailles se multiplient.
Pourtant, lorsque la Palestine
sera considérée comme un Etat normal installé dans ses frontières et jouissant
de tous ses droits d’Etat digne de ce nom, Hamas s’il ne s’auto-dissout, sera
sans doute, combattu comme un véritable groupe terroriste, non plus par le seul
Israël, mais sans doute par tous, à commencer par des Palestiniens libres,
animés de la volonté de vivre en paix, ou tout au moins dans le respect du
droit international, avec leurs voisins.
Libérez les otages du Hamas et d’Israël
! Libérez la Palestine ! Arrêtez la guerre ! En attendant, ses slogans
demeurent, malheureusement, vœux pieux !
WS