Les accidents se sont enchaînés ces dernières semaines dans plusieurs
mines d’or de Guinée. Le 1er mars, plus d’une dizaine de personnes sont mortes
dans l’éboulement d’une galerie dans la zone de Kounsitel, dans le nord du
pays. RFI a pu visiter un site d’orpaillage artisanal près de Kouroussa, plus à
l’est, où les travailleurs prennent tous les risques pour ramener le précieux
matériau à la surface.
Le sol est un immense gruyère.
Les hommes s’y engouffrent pour en tirer des paniers remplis de terre qu’ils
passent ensuite au détecteur de métaux.
« On est venus ici pour gagner de
l’or. Il y a de l’or ici, mais il est en profondeur. » En profondeur, à plus de
dix mètres. Lanfia Kourouma est orpailleur. Les moindres recoins de sa peau et
de ses vêtements sont couverts de poussière blanche.
« Ça fait six-sept ans qu’il n’y
a pas eu d’accident mortel. Le dernier en date a été causé par l’alcool. Un
trou avait commencé à devenir dangereux. Un homme est resté sur le site après
le travail. Il était soûl. Il a vu qu’il y avait un peu d’or et il a voulu
descendre. Il y est resté, celui qui l’accompagnait a perdu sa jambe. »
Lanfia Kourouma nous montre un puits
dont on ne distingue pas le fond. « On descend comme ça jusqu’en bas. » Des
cavités dans la paroi forment un escalier improvisé. Une fissure est apparue. «
Comme tu vois, il y a une trace… »
Avant, Lanfia Kourouma était
chauffeur. Il aimerait pouvoir retourner à ce métier et arrêter l’orpaillage.
Trop difficile, trop dangereux, dit-il, mais c'est son dernier espoir de survie
aujourd’hui.
Avec Rfi