Les États-Unis haussent le ton sur la transition en Guinée. À quelques
jours de sommet de la Cédéao, à Accra, censé statuer sur d’éventuelles
sanctions contre la Guinée, l’ambassadeur américain dans le pays, Troy Fitrell,
a lancé un avertissement aux autorités de transition.
Troy Fitrell a mis en garde
contre les risques d'instabilité d'une transition longue alors que le colonel
Mamadi Doumbouya, auteur du putsch contre Alpha Condé, prévoit un délai de 39
mois avant d’organiser d’éventuelles élections : « Les Guinéens ont faim pour
une plus grande prestation politique, une prestation de services plus efficace,
plus de sécurité, plus d’opportunités et un système politique plus ouvert et
plus transparent. En bref, les Guinéens veulent plus de démocratie, pas moins.
Nous continuons d’exhorter le gouvernement à une transition rapide, vers une
démocratie constitutionnelle. Plus elle sera longue, plus le gouvernement
risquera l’instabilité et la frustration de la population. »
Demande d'un « calendrier de transition transparent »
Selon l’ambassadeur américain en
Guinée, c'est grâce à un dialogue avec la société civile et l'opposition que la
transition pourra être réussie : « La société civile, l’opposition, doivent
être autorisés à participer ouvertement à la transition, sans harcèlement ni
intimidation. Nous avons été clairs. Un tel dialogue politique ne peut réussir
que si toutes les parties ont confiance en la possibilité d’un résultat
positif. Nous demandons instamment au gouvernement de s’engager à un calendrier
de transition transparent. De sorte que la communauté internationale et les
Guinéens puissent demander des comptes au gouvernement sur ses promesses d’un
retour rapide à un régime civil et à un ordre constitutionnel. »
Il rappelle enfin que les
tensions sont montées dans le pays à partir du moment où un 3e mandat a été
évoqué par Alpha Condé : « Les efforts de l’ancien président Alpha Condé pour
obtenir un 3e mandat n’étaient ni consultatifs ni transparents. Et cela a
entraîné une crise politique. Pour éviter un sort similaire et atténuer les
tensions, toutes les parties doivent travailler ensemble au profit des
Guinéens. »
Rfi