Editorial : l’art de mettre le couvercle sur la marmite !

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  • 16 mars 2022 10:35

  • Politique

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Après avoir frôlé le récif d’un casus belli, la junte tente de redresser le gouvernail, en lâchant du lest. C’est dans cette optique que les différentes coalitions des partis politiques ont été conviées à des échanges avec leur tutelle du ministère de l’Administration du territoire et de la décentralisation (MATD), en vue d’accorder leur violon, dans la perspective d’un dialogue inclusif. Cette main tendue du gouvernement vient tempérer les ardeurs des forces vives, qui s’étaient mises dans la posture de vouloir en découdre avec la junte, qu’elle accuse de s’être fermée comme une huître.

Le ministre de l’Administration du territoire et de la décentralisation (MATD), a reçu la première fournée de partis politiques, ce lundi, en vue de mettre la dernière main au processus de concertation, tant souhaité par les forces vives. Au cours des échanges avec ses interlocuteurs de l’ADC-BOC (Alliance démocratique pour le changement-bloc de l’opposition constructive), et du COPPAG (Collectif des partis progressistes de Guinée), Mory Condé a pu sans doute se faire une religion sur le type de dialogue que ces entités souhaiteraient avoir avec les autorités de la transition.

Grosso modo, les représentants de ces coalitions auraient fait état de leur prédisposition à participer à un cadre de dialogue permanent, qui pourrait émerger de ces consultations. Sans faux-fuyants.

La cavalcade devrait se poursuivre dans la même lancée, afin de recueillir le maximum d’avis, susceptibles de conduire à des pourparlers apaisés. Afin d’éviter que la transition ne devienne un champ de bataille rangée entre le CNRD et les forces vives. Un remake de la transition sous le capitaine Moussa Dadis Camara. Une transition marquée au fer rouge par le massacre du 28 septembre 2009.

A entendre la complainte des frustrés de la transition, c’est comme si tous les ingrédients sont encore réunis pour faire basculer le pays dans des violences aveugles. Avec des forces centrifuges qui seraient sur le point de l’emporter sur les forces centripètes, dans la conduite de la transition. La classe politique et la société civile craignent que le colonel Mamadi Doumbouya ne devienne l’otage des faucons de la junte. Une sorte de scénario catastrophe du « bien sur le mal », qu’il faudrait redouter pour notre pays, toujours hanté par ses vieux démons.

C’est sans doute pour mettre le couvercle sur la marmite, que le CNRD a décidé de prendre le taureau par les cornes. Une démarche qui est en train de se traduire par ces consultations lancées ce lundi, afin de servir de matrice au cadre de concertation en gestation.

Mamadou Dian Baldé

 

 

 

 

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