Après avoir frôlé le récif d’un casus belli, la junte tente de redresser le gouvernail, en lâchant du lest. C’est dans cette optique que les différentes coalitions des partis politiques ont été conviées à des échanges avec leur tutelle du ministère de l’Administration du territoire et de la décentralisation (MATD), en vue d’accorder leur violon, dans la perspective d’un dialogue inclusif. Cette main tendue du gouvernement vient tempérer les ardeurs des forces vives, qui s’étaient mises dans la posture de vouloir en découdre avec la junte, qu’elle accuse de s’être fermée comme une huître.
Le ministre
de l’Administration du territoire et de la décentralisation (MATD), a reçu la
première fournée de partis politiques, ce lundi, en vue de mettre la dernière
main au processus de concertation, tant souhaité par les forces vives. Au cours
des échanges avec ses interlocuteurs de l’ADC-BOC (Alliance démocratique pour
le changement-bloc de l’opposition constructive), et du COPPAG (Collectif des
partis progressistes de Guinée), Mory Condé a pu sans doute se faire une
religion sur le type de dialogue que ces entités souhaiteraient avoir avec les
autorités de la transition.
Grosso modo,
les représentants de ces coalitions auraient fait état de leur prédisposition à
participer à un cadre de dialogue permanent, qui pourrait émerger de ces
consultations. Sans faux-fuyants.
La cavalcade
devrait se poursuivre dans la même lancée, afin de recueillir le maximum
d’avis, susceptibles de conduire à des pourparlers apaisés. Afin d’éviter que
la transition ne devienne un champ de bataille rangée entre le CNRD et les
forces vives. Un remake de la transition sous le capitaine Moussa Dadis Camara.
Une transition marquée au fer rouge par le massacre du 28 septembre 2009.
A entendre
la complainte des frustrés de la transition, c’est comme si tous les
ingrédients sont encore réunis pour faire basculer le pays dans des violences
aveugles. Avec des forces centrifuges qui seraient sur le point de l’emporter
sur les forces centripètes, dans la conduite de la transition. La classe
politique et la société civile craignent que le colonel Mamadi Doumbouya ne
devienne l’otage des faucons de la junte. Une sorte de scénario catastrophe du
« bien sur le mal », qu’il faudrait redouter pour notre pays, toujours hanté
par ses vieux démons.
C’est sans
doute pour mettre le couvercle sur la marmite, que le CNRD a décidé de prendre
le taureau par les cornes. Une démarche qui est en train de se traduire par ces
consultations lancées ce lundi, afin de servir de matrice au cadre de
concertation en gestation.
Mamadou Dian Baldé