Au Mali comme en Guinée, la semaine qui a fini, médias et blogueurs à forte audience sur la toile, donnaient écho à la mise en place en Guinée, d’une base militaire française en Guinée. Comme les rumeurs ne partent jamais de rien, le séjour du ministre délégué de la défense à Paris, a servi donc à objectiver une actualité qui amena la grande muette à se faire plus loquace cette fois.
« Jamais il
n’a été question et il n’en sera jamais d’ailleurs, de l’installation d’une
base militaire étrangère en Guinée ». C’est en ces termes que le chef
d’état-major général des armées a répondu hier, à la folle rumeur faisant état
de l’érection d’une base de l’armée française en Guinée. Pourquoi autant une
telle éventualité passionne et préoccupe tant en Guinée et au Mali ?
Principalement
dans le cas de la Guinée, ça fait autant jaser parce qu’historiquement, cela
aurait été une première que les autorités avalisent l’institution d’une base
militaire étrangère. Dans l’imaginaire des Guinéens, une base militaire est
perçue comme une aliénation du combat des résistants ayant versé leur sang
contre l’oppresseur ainsi que la remise en cause du NON à la communauté
française tenu le 2 Octobre 1958. Au-delà la considération d’ordre historique,
l’engagement par les autorités guinéennes à faire installer une base militaire
sur le territoire guinéen, serait plutôt comprise comme une garantie pour
s’offrir le salut de la France en vue d’accompagner la transition.
Aussi
alambiquée que soit la démarche des autorités actuelles guinéennes dans la
poursuite de la transition, cela serait un revirement extraordinaire dans la
position de solidarité exprimée par le CNRD en faveur du Mali qui a récemment
contraint les soldats français à quitter son territoire alors même que la
Guinée constitue le rare pays a solennellement refusé d’interrompre toute
relation avec le Mali à la suite des sanctions de la Cédéao. Que les Maliens
apeurent est donc compréhensible !
Cette
actualité relance d’un autre point de vue la question de la manipulation et de
la désinformation dans le domaine sécuritaire. Ce qui laisse aussi penser que
cela serait bien l’œuvre de fabriques de fausses informations. Dans un contexte
sous-régional marqué par la guéguerre entre la Russie et les pays occidentaux
aux prises au Mali, la première inscrite dans une conquête des pays africains,
il faut sans nul doute considérer l’usage des fausses informations en vue
d’essaimer le doute et la peur ou même que le stratagème servirait de moyen
d’évaluation du sentiment des Guinéens vis-à-vis de la France aujourd’hui
contrariée par l’invasion chinoise comme c’est d’ailleurs le cas plus
globalement, sur le continent, en
Afrique.
Kabinet Fofana