Cellou Dalein Diallo a dû finalement renoncer à son voyage pour la
capitale togolaise, où il devait prendre part à un panel d’experts sur l’ECO,
la future monnaie ouest africaine. Cette troisième tentative du président de
l’Union des forces démocratiques de guinée (UFDG) s’est donc soldée par un
flop, tout comme les deux précédentes. Comme si Dalein était victime de la dure
loi des séries.
Le principal opposant au régime
de Conakry ne s’est pas rendu comme prévu, dans la capitale togolaise, où il
devait prendre part à un colloque organisé par l’Université de Lomé, du 25 au
28 mai, sur la transition monétaire que les pays de la sous-région s’apprêtent
à opérer, au profit de l’ECO. C’est le contraire qui aurait surpris, puisque
Cellou Dalein Diallo a déjà essuyé des revers, en deux tentatives de quitter le
territoire. Sans qu’aucune notification d’interdiction de voyager hors de la
Guinée ne lui soit pourtant adressée, par les autorités judiciaires. C’est du
moins ce que disent ses conseils.
Même si dans la soirée de ce
lundi, le procureur de la République près le Tribunal de Dixinn est sorti du
bois pour déclarer de manière générique que « pour les nécessités de
procédures, toutes les mesures d'interdiction de sortie du territoire ordonnées
à l'encontre de certaines personnes, en application de la législation en
vigueur restent maintenues et pourraient même s'étendre à d'autres au besoin ».
Comme s’il parlait à la cantonade. Mais certains observateurs pensent tout
simplement que M. le procureur n’a fait que manier le sous-entendu. Et que
cette sortie ne serait pas un hasard de calendrier encore moins une simple
coïncidence. Mais que M. Sidy Souleymane N’Diaye s’adressait bel et bien à
Cellou Dalein Diallo, dont le départ était prévu ce lundi pour Lomé. Car comme
une sorte de ballon d’essai, le parti avait annoncé la nouvelle quelques jours
avant le « D-Day ». Histoire de jauger sans doute l’état d’âme de Dame Thémis.
Tout comme Dalein, l’opposant Ousmane Sonko, du Pastel, a lui aussi été empêché
de faire le voyage.
Mais pour Sonko, la justice le
lui avait notifié clairement, que compte tenu de ses déboires judiciaires,
étant sous le coup d’une inculpation pour un présumé cas de viol, qu’il ne
pouvait quitter pour le moment le territoire sénégalais.
Ce qui n’était toujours pas le
cas pour Dalein. A moins que la justice ne se soit in fine résolue à lui
adresser un acte écrit, qui lui interdit de sortir de son pays.
Pour revenir à la conférence de
Lomé, à noter que plusieurs personnalités ayant une parfaire maîtrise des
questions monétaires y sont conviées. C’est le cas de Lionel Zinsou, ancien
Premier ministre du Bénin, Carlos Lopes ancien président de la Commission
Economique Africaine entre autres. Tous ces cadres seraient en train déjà de
rallier la capitale togolaise.
Quant à Cellou, on a l’impression
que son sort est désormais entre les mains de la justice. Même si celle-ci pour
des raisons inavouées hésite à sauter le pas. Pour ne pas sans doute ouvrir la
boîte de pandores.
Mamadou Dian Baldé