Le Conseil national pour le rassemblement et le développement (CNRD) poursuit, sabre au clair, ses opérations de récupération du patrimoine bâti et non bâti de l’État. Le fait d’avoir passé à la moulinette les deux têtes de gondole de la classe politique, sans coup férir, dans le cadre de ce coup de torchon, ne peut que motiver davantage le colonel Mamadi Doumbouya et son gouvernement à foncer la tête dans le guidon. Sans toutefois perdre de vue que le pari est risqué en termes d’image pour une junte, dont la réputation commence à s’éroder. Preuve qu’on ne peut sortir indemne d’une épreuve de force contre le duo constitué de Cellou et Sidya, deux pachydermes du marigot politique.
Cellou Dalein et Sidya Touré ont été contraints de libérer
leurs résidences respectives, suite au verdict de Mme la juge des référés du
Tribunal de première instance de Dixinn. En se déclarant incompétente à
trancher entre les deux parties en conflit, Dame Thémis ouvre un boulevard au
rouleau compresseur du Patrimoine bâti public. Et c’est de but en blanc que la
direction du Patrimoine bâti public s’est déployé sur le terrain, pour mettre
ces résidences sous scellé. A la grande stupéfaction des deux leaders
politiques et de leurs ouailles, dont certains ont investi aussitôt des rues de
la capitale, après s’être répandus en imprécation contre le CNRD.
Cette décision judiciaire n’est cependant pas synonyme d’une
forclusion. Comme pour dire que rien n’est encore perdu pour ces deux
personnalités. Qui démontre ainsi que leur foi en la justice de leur pays est
inébranlable. Ce, quelle qu’en soit l’issue de cette procédure. Une procédure
qualifiée certes de pataquès judiciaire par l’aile dure de ces hommes politiques.
Face à la tension suscitée par cette expulsion, Cellou et
Sidya, qui sont sérieusement touchés dans leur orgueil, continuent toutefois
d’appeler leurs militants et sympathisants au calme et à la retenue.
Bien des gens pensent d’ailleurs que ces deux leaders,
seraient loin d’être des bannis. A contrario, ce seraient eux les gagnants dans
cet imbroglio judiciaire. Qui a tout d’un qui perd gagne. A cause de l’élan de
solidarité dont ils ne cessent de bénéficier de la part de l’opinion. Même
au-delà de nos frontières.
Au même moment, le capitale sympathie dont bénéficiait le
colonel Mamadi Doumbouya, le tombeur d’Alpha Condé aurait pris un coup, selon
ces observateurs.
Même si cette assertion de François Hollande qui dit, je
cite : « décider et assumer, c’est là l’essence de la fonction présidentielle
», pourrait conforter le président de la Transition dans sa démarche.
Mamadou Dian Baldé