La junte va-t-elle enfin briser l’omerta ? (L’Edito de Mamadou Djan Baldé)

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  • 28 février 2022 12:37

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Une mission conjointe de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et des Nations Unies est de nouveau dans nos murs, depuis ce dimanche, dans l’espoir de parvenir enfin à tirer les vers du nez de la junte. Une junte qui continue de garder l’omerta sur le chronogramme relatif au retour à l’ordre constitutionnel. Un véritable flou artistique dénoncé à cor et à cri par la classe politique et la société civile, qui s’inscrivent ainsi dans le sillage de la Cédéao. Une Cédéao qui, après l’échec de son coup d’esbroufe, au lendemain du putsch du 05 septembre, demeuré sans effet sur le colonel Mamadi Doumbouya, privilégie désormais le soft power diplomatique.

Une mission conjointe CEDEAO-ONU séjourne dans notre capitale depuis dimanche, dans le cadre d’une évaluation du processus de transition, entamé à la faveur du putsch du 05 septembre. La présence de cette mission d’experts est la preuve évidente que la communauté internationale ne dispose pas d’une boule de cristal, pour y lire l’avenir politique de la Guinée.

D’où cette nécessité de prendre langue de nouveau avec les autorités de la transition, en vue de leur tirer les vers du nez. Pour ce qui se rapporte notamment au chronogramme relatif à un retour à l’ordre constitutionnel.

Chronogramme que le CNRD n’a toujours pas dévoilé, depuis l’éviction d’Alpha Condé.

Une omerta qui préoccupe les partenaires de la Guinée, dont les craintes de voir le syndrome malien faire tache d’huile dans la sous-région, notamment en Guinée. Quand on sait que les nouveaux maîtres de Bamako planchent sur une transition d’une durée de 5 ans, au grand effroi de la Cédéao. Ce, au mépris de toutes les sanctions prises contre le Mali. Un État de plus en plus à l’étroit, à cause de la posture qualifiée d’autiste de la junte malienne, dirigée par le colonel Assimi Goita.   

Durant son séjour, cette délégation conduite par le président de la Commission, l’Ivoirien Jean-Claude Kassi Brou, aura des échanges avec le gouvernement guinéen. Mais aussi avec des organisations de la société voire des leaders politiques.

L’objectif ultime étant de parvenir à recueillir les avis des uns et des autres sur le processus de transition en cours. Un processus dont le déroulement est certes salué par la Cédéao, dont la voix compte auprès de la communauté internationale, au nom du principe de subsidiarité.

Même si l’organisation sous régionale maintient toutefois la pression sur la junte, pour son mutisme sur le calendrier devant mener à un transfèrement du pouvoir à un régime civil, démocratiquement élu.

Les yeux des observateurs sont donc rivés vers cette mission conjointe, en vue de savoir si elle parviendra à tordre le bras à la junte, pour qu’elle puisse enfin briser l’omerta sur ses velléités.

Mamadou Dian Baldé

 

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