La mort par balles du décès du jeune collégien, lors des échauffourées survenues, suite au réajustement des prix des produits pétroliers à la pompe, a mis l’opinion et les médias à feu et à sang. Précipitant du coup le gouvernement de la transition dans une sorte de trou d’air. Tant la situation semble très embarrassante pour une junte qui avait axé sa profession de foi sur une véritable rupture totale avec les vieilles pratiques liberticides qui avaient cours sous Alpha Condé. C’était sans compter avec la prégnance des forces centrifuges, qui ont toujours eu droit de cité, dans le pays de Sékou Touré.
Le Conseil national du rassemblement pour le développement
(CNRD) vient d’inscrire le nom de Mamadou Diallo, dans son martyrologe. En
attendant la conclusion des enquêtes autour de ce décès par balles survenu dans
la soirée du mercredi, comme promis par le procureur général de la cour d’appel
de Conakry, certains Guinéens voient dorénavant l’avenir en noir. Une circonspection
qui pourrait se justifier par ce crime odieux, attribué à des hommes en
uniforme. Mais aussi par l’impasse politique, dans laquelle le pays est en
train de pédaler, comme dans la mélasse.
Sans oublier les soupçons de gestion équivoque qui frappe
certains ministres et hauts cadres du gouvernement de transition. Tout ça fait
désordre. De quoi apporter de l’eau au moulin des contempteurs du régime, qui
s’en donnent à cœur joie, en disant que la boussole du colonel Mamadi Doumbouya
serait perdue. Et qu’on avait désormais affaire à un bateau ivre. Faut-il pour
autant désespérer en jetant le bébé avec l’eau du bain. Comme le voudraient
certains acteurs politiques, à la sensibilité d’écorché vif. Ceux qui ont un
regard lucide rétorque par un « Non ». Arguant au passage que rien est encore
perdu. Et qu’il revient juste au président de la transition de redresser la
barre, pour maintenir le cap.
Comme l’a dit Napoléon Bonaparte, sous le Consulat, « on
n’efface pas une révolution. On la canalise et on la corrige ». Fin de
citation.
A chacun des acteurs majeurs de l’échiquier politique de
sortir de leur égotisme, afin de maintenir le navire de la transition à flot.
Cela ne veut cependant nullement dire de passer par pertes et profits les
crimes économiques et les crimes de sang, enregistrés sous les régimes
précédents en Guinée.
Comme c’est le cas de la mort de cet adolescent abattu
lâchement, alors qu’il se trouvait dans un salon de coiffure.
Le ministre de la Sécurité, tout comme le procureur général,
chacun en ce qui le concerne, a instruit ses services à diligenter une enquête,
pour faire la lumière sur ce crime. Ce qu’il faut à priori saluer. Quand on
sait que sous l’ancien régime, n’avaient droit qu’à des concerts d’opprobres.
Mamadou Dian Baldé