Le Capitaine Moussa Dadis, la vedette du procès du 28 septembre (Editorial)

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  • 06 octobre 2022 20:03

  • Justice

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L’inédit procès du 28 septembre est à sa troisième journée. Comme on pouvait s’y attendre, les batailles se tiennent au niveau procédural. Pour les conseils de la défense notamment les avocats du capitaine Moussa Dadis Camara, l’enjeu est de faire obtenir pour l’ancien chef de la junte un aménagement spécial comme le fait de le consigner en résidence privée. 

Pour asseoir leur défense, ils évoquent son statut d’ancien chef d’Etat et sa bonne foi dans la tenue de ce procès. Alors si le deuxième argumentaire peut valoir au capitaine Dadis une situation « atténuante » à l’effet notamment qu’il lui était loisible de faire retarder la tenue du procès de trois mois comme  lui en autorise la loi, quand bien même brandit le parquet le principe d’équité, l’évocation du statut d’ancien chef d’Etat du capitaine comme raison valable de lui ériger un cadre ne tient cependant pas en ce sens que c’est plutôt le statut d’ancien président qui est reconnu dans les deux dernières constitutions offrant des privilèges comme celui de juridiction.

Or, quoiqu’il faille souligner que le capitaine Dadis comme les dix autres accusés dans le dossier, est présumé innocent en attendant l’issue du procès, n’est pas arrivé par la voie des urnes. L’autre vertu justement de ce procès aussi vrai qu’elle soit moindrement mise en exergue c’est bien que ces massacres eurent lieu dans un régime d’exception donc de discontinuité légale. En revanche, la question d’un point de vue psychosocial, c’est-à-dire que le capitaine Dadis éprouve de la peine à rester dans la même cellule que celui qui a tenté d’attenter à sa vie parlant de Toumba, est objectivable.

Plus généralement, le débat sur la question carcérale mérite d’être amplifié sous l’angle que la prison doit s’humaniser à l’effet non seulement des conditions de détention mais du point de vue de la surpopulation carcérale, laquelle situation compromet la visée réparatrice et correctionnaire du séjour en prison et pose par conséquent le risque de radicalisation par exemple de mineurs quelquefois qui se trouvent dans les mêmes secteurs que des bandits de grand chemin. C’est pourquoi il faut très rapidement travailler au désengorgement de la prison de Kaloum en hâtant le projet de construction de la prison de Dubréka.

Kabinet Fofana

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