Un an après sa prise du pouvoir, le capitaine Ibrahim Traoré fait un bilan positif de sa politique. Acquisition des équipements pour les forces armées, recrutement massif de volontaires et de soldats, diversification des partenaires, lancement des campagnes de production agricole, il était face à plusieurs journalistes sur les médias locaux. Sur le calendrier de la transition, le chef de l’État burkinabè reste catégorique, il n’y aura pas d’élections avant la sécurisation de tout le territoire. « Ma priorité reste la sécurité », a-t-il martelé.
Un an après sa prise du pouvoir, le capitaine Ibrahim Traoré
reconnait qu’il s’était trompé sur les capacités réelles des forces armées
burkinabè. Selon lui, la guerre antiterroriste est encore au stade
d’introduction, car le plus important était d’abord l’équipement. 11 000
nouvelles recrues sont toujours en formation, la guerre pourra véritablement
commencer quand ces futurs soldats seront sur le théâtre des opérations.
« Toutes ces zones, où on est absents depuis des années,
nous allons y aller. Ce seront des batailles très dures, il faut s'y attendre,
mais nous sommes là pour ça. Il n'y aura
pas de partie du Burkina où nous ne pourrons pas mettre les pieds. Nous sommes
à l'introduction, comme nous l'avons dit. Les opérations sont plus aériennes et
aéroterrestres. Nous avions beaucoup de
soucis. Que ce soit les effectifs, l'organisation, l'équipement. Ce n'était pas
ça. On se disait qu'il y avait de la logistique, des armes, mais qu'on ne
voulait pas nous donner. Mais on est arrivé et on a constaté que ce n'était pas
le cas. Il n'y avait rien, les gens n'ont pas préparé la guerre. La première
des choses, c'était de savoir ce qu'il y avait dans nos soutes. Il n'y avait
rien, on ne pouvait même pas trouver 200 Kalachnikov en réserve. »
Sans fournir de chiffres, le capitaine Ibrahim Traoré
souligne que des populations ont été réinstallées dans leurs localités. Et le
respect du calendrier de la transition, le président de la transition est
catégorique, tant que les Burkinabè ne pourront pas se rendre sur toute
l’étendue du territoire, il n'y aura pas d’élections.
« On espère qu'à la sortie de la saison pluvieuse, on puisse
avancer sérieusement dans la lutte. Le premier jour, nous avions fait
comprendre aux gens qu'on souhaite faire le minimum de temps possible dans
cette lutte. Si certains acteurs nous avaient laissé lutter sérieusement, on
n'en serait pas à cette étape actuellement. Mais les gens ont décidé de nous
rendre la vie dure. Il n'y aura pas d'élection qui va se concentrer uniquement
à Ouaga et à quelques villes alentours. Il faut que tous les Burkinabè
choisissent leur président. Il faut que ceux qui vont postuler puissent aller
partout au Burkina faire leur campagne, etc. Donc il faut qu'on assure la
sécurité d'abord. Ce n'est pas une priorité, je vous le dis clairement. C'est
la sécurité qui est la priorité. »
Sur le plan extérieur, le capitaine Ibrahim Traoré insiste
sur le fait que les soldats burkinabè interviendront au Niger, non seulement
pour contrer les groupes armés terroristes, mais également en cas
d’intervention des troupes de la Cédéao.
Le capitaine Ibrahim Traoré assure par ailleurs qu’il n'y a
pas de malaise au sein des forces armées, malgré les derniers évènements
survenus dans le pays. Face aux velléités de déstabilisation, le président de
la transition menace de sévir. Ce sera désormais la tolérance zéro prévient-il.
Tous ceux qui se mettront au travers de son chemin dans la lutte qu’il mène
contre les groupes armés terroristes et contre l’impérialisme seront punis.
« On ne peut pas concevoir qu'un an après que le peuple
a choisi son itinéraire, que nous sommes dans une nouvelle configuration, que
des gens s'opposent à cela. Toute personne qui voudrait se mettre en travers de
la marche de ce peuple-là, il n'y aura pas de sentiment. Ça, c'est terminé… »
Radio France Internationale
(RFI)
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