Le dialogue inter guinéen continue de marquer le pas, à cause des positions irréconciliables des parties prenantes au processus de transition. Le chronogramme de 39 mois proposé par la junte n’aura fait que raviver des braises qui étaient déjà incandescentes entre les camps antagonistes. Pour biens d’observateurs, ce dialogue de sourds entre un chef d’État impavide et une frange des forces vives jusqu’au-boutiste, serait en train de tourner à une boursouflure d’égo, au grand dam d’une transition, que les citoyens voudraient pourtant apaisée. Afin que notre pays puisse emprunter une bonne fois pour toute, le bon virage.
La Guinée est de nouveau à la croisée des chemins. Avec les
risques de convulsions sociopolitiques qui se profilent à l’horizon. Sur la
base des effets d’annonce et autres rodomontades de l’Anad et du Fndc. Ces
mouvements, qui s’érigent dorénavant en opposants au gouvernement de transition.
Et qui restent arc-boutés sur leur position relative à une transition dont la
durée ne devrait surpasser les deux ans. C’est à prendre ou à laisser,
clament-t-ils, à qui veut l’entendre.
Une posture dogmatique qui ne semble toutefois pas subjuguer
la junte. Qui reste ferme sur ses arçons, en opposant un niet catégorique à
toute possibilité de revirement de sa feuille de route. A l’allure où vont les
choses, bien des gens craignent que l’on soit sur le chemin de l’escalade. Et
le refus de concession de part et d’autre ne pourrait qu’envenimer la
situation.
En promettant donc l’avènement de l’apocalypse dans la cité,
après le mois du ramadan, les Cassandres seraient en train de provoquer la
psychose chez la population.
Il y a de quoi se faire du mouron. Quand on sait ce qu’en
vaut l’aune, pour avoir vécu l’enfer des manifestations de rue sous l’ère Alpha
Condé. Des manifestations pacifiques qui avaient des allures de guérillas
urbaines. Avec leurs cortèges de morts, de blessés et de dégâts matériels.
Des scénarios qu’on ne voudrait plus revivre en Guinée. Sauf
qu’avec l’égotisme de nos politiques, qui ne raisonnent qu’en termes de
rapports de force, on n’est encore loin de l’embellie politique. Et le retour
vers le futur se dessine de plus en plus. A moins que la communauté
internationale ne nous aide à exorciser nos vieux démons.
Vivement donc que les étoiles s’alignent contre la
résurgence de la violence dans notre beau pays qu’est la Guinée.
Mamadou Dian
Baldé