« Rien ne sera comme avant ! », oui, l’ameublement du gouvernement se fait à mesure des jours. ! Au total une dizaine de ministres sont nommés sur vingt-sept postes ministériels à pourvoir. Des raisons sous-tendent la lenteur dans la nomination des membres du gouvernement comme une forme de prudence. Procéder donc lentement résiderait dans la recherche de l’excellence eu égard à la promesse « Que rien ne sera comment avant ! ». 

Cela serait aussi lié à la floraison de propositions faites çà et là par des lobbystes qui écument le palais et l’entourage proche du colonel-président Mamadi. Mais cela se faisait avant ! Ce qui ne facilite pas non plus le choix en raison des intérêts économiques voire politiques. 

Des profils essentiels ressortent dans les premières nominations. Comme le Premier ministre ou le ministre des affaires étrangères proviennent d’institutions internationales. Madame la ministre de la communication et celle de l’enseignement supérieur, toutes sont des cadres de l’administration connus pour leur technicité. A ces deux premiers profils jouxtent ceux qui proviennent du secteur privé et du monde des organisations non étatiques. En exemple le nouveau ministre de l’administration du territoire. Dans l’un ou dans l’autre, ils sont des techniciens pour la plupart. 

Bien qu’importantes soient ces trajectoires, pour la plupart de ceux qui sont encore nommés, ils restent moins connaisseurs de l’administration publique. Ce qui peut constituer un véritable bémol à la conduite des départements et de la capacité de ces ministres à imprimer leur marque quand on sait la tension qui a souvent existé dans les relations professionnelles entre des profils venant d’autres entités et les cadres rompus au travail administratif. A cela s’ajoute l’asymétrie apparente entre les trajectoires professionnelles d’ailleurs très mises en avant dans les présentations et les postes auxquels elles sont nommées. 

« Rien ne sera comme avant » oui ! c’est extraordinaire qu’un ministre des affaires étrangères commette un impair de sitôt. C’est paradoxal que cela arrive à celui qui est censé déployer une diplomatie douce afin d’atténuer les sanctions et rassurer davantage eu égard aux nombreux défis qui attendent le gouvernement. Ces défis sont entre autres, réactiver tous les programmes d’investissement, de coopération et de développement estimés à plusieurs millions d’euros. En sus, organiser autant de scrutins dans un contexte économique délétère sans oublier la complexité des processus électoraux à venir. Pour ce faire, la diplomatie ne devrait se faire comme ça ! Cela devrait se faire autrement !

Kabinet Fofana