Convaincu que la transition pique du nez, le Front national pour la défense de la constitution (FNDC) pense dorénavant que l’épreuve de force serait le meilleur moyen d’aiguillonner les autorités de la transition. Les différents discours servis ces derniers temps par les leaders de ce mouvement hétéroclite, regroupant la société civile et des partis politiques, dont l’arme fatale est et demeure les manifestations de rue, laissent entrevoir une volonté du Front de déterrer la hache de guerre. Avec en ligne de mire, la junte dont la partition, dans la conduite de la transition ne serait pas de son goût. Tel du pain bénit, le FNDC ne peut que saisir cette aubaine, pour reprendre des couleurs, et se remettre enfin du psychodrame qui a failli avoir raison du mouvement.
Après avoir éreinté Alpha Condé, dont il finira par avoir la
peau, avec l’entrée en piste des Forces spéciales, qui ont porté le coup de
grâce au régime, le FNDC veut remettre l’ouvrage sur le métier. Avec cette fois
dans son collimateur, le Conseil national pour le rassemblement et le
développement (CNRD).
Le Front justifie la fin de cette trêve des confiseurs par
des velléités qu’elle prête au CNRD, de vouloir allonger la transition dans la
durée.
Accusation étayée par le fameux document qui circule dans la
cité, sous forme de tract, depuis quelques jours. Et dont le contenu dévoile un
chronogramme d’une durée de quatre ans. Dans le communiqué laconique dont s’est
fendue la Coordination du FNDC, pour annoncer « l’authenticité de ce document
», la Coordination du FNDC reste évasive. Elle annonce dans la même foulée que
ledit document sera soumis au CNT les prochains jours, sur la base des
informations en sa possession. Sans plus de détail. Ce qu’elle perçoit comme un
contresens.
Le FNDC jure d’ailleurs « de s’opposer avec détermination à
toute idée d’une transition longue ».
L’invite a été faite donc par le mouvement aux « citoyens à
rester mobilisés pour une éventuelle reprise des manifestations pacifiques
citoyennes à l’effet de sauver la transition en cours ».
Cette démarche belliciste de la Coordination, lui vaut
toutefois des piques de la part de ses détracteurs. Qui y voient une attitude
plutôt opportuniste, d’un mouvement en perte de vitesse, qui voudrait surfer
sur la vague de mécontentement anti-CNRD, provoquée par les expulsions des
occupants des bâtiments de l’État.
Comme quoi, le FNDC sait prendre le vent, pour rebondir.
Car, la nouvelle donne pourrait permettre de resserrer la couture entre la
Coordination et les politiques. Tous mus par le désir de voir les choses
changer positivement. Par le biais d’une transition dont la réussite ne
pourrait reposer que sur son inclusivité.
Mamadou Dian Baldé