Ainsi, le Docteur Goumou succède à Mohamed Béavogui au poste de Premier ministre. Si la confirmation du Docteur Bernard, après avoir assuré l’intérim pendant à peu près un mois, surprend une certaine opinion, des indices laissaient néanmoins transparaître que le ministre Goumou entreprenait déjà des actions bien plus que celles dédiées à un intérimaire devant assurer que les affaires courantes.
Il a suspendu l’alimentation du compte de son prédécesseur
via les fonds spéciaux. Sûrement sous l’ordre du président de la transition.
Ceci présageait que le Docteur prenait du galon et surtout le fait quand même
qu’il soit celui choisi pour expédier les affaires courantes, dénotait d’une
proximité avec le président Mamadi et dans une mesure possible le CNRD.
Nommer un ministre en
fonction, chef du gouvernement en faveur d’un remaniement est classique. C’est
plus facile surtout dans le contexte guinéen. On enrôle un Premier ministre au
fait des grandes orientations du gouvernement. Et surtout par principe dans une
telle figure, on dispose d’éléments d’appréciation ce qui n’est pas pareil
quand on doit en nommer un nouveau qu’on ne connaît comme on le dirait au foot,
que sur papier.
Si une forme de consensus se dégage à l’effet de la
trajectoire de l’actuel ministre en faveur de sa stature technocratique, ce qui
jouxte un peu son prédécesseur peu ou prou, il en résulte néanmoins que le
poste de Premier ministre se rapporte aussi à un travail politique. D’ailleurs,
cet ingrédient a drastiquement manqué à la recette Béavogui alors même que le
dialogue politique et social traditionnellement, est du ressort du chef du
gouvernement qui sert également d’adjuvant pour des militaires qui pour la
plupart sont préoccupés à résoudre les questions de sécurité et d’armée.
Depuis ce dimanche
séjourne en Guinée le médiateur. Il a rencontré le Premier ministre. Quelle
sera l’approche du Docteur sachant que l’ancien Béavogui s’y était brûlé depuis
qu’il a évoqué la mise en place d’un « véritable cadre de dialogue » ?
L’évocation dudit cadre qui lui a valu d’éviter à la Guinée
en juin l’évitement de sanctions de la part de la CEDEAO et par ricochet d’être
considéré dans l’opinion et auprès de la communauté internationale comme une
colombe. Comme le seul intéressé à travailler à l’inclusivité de la
transition. C’est à voir comment se
positionne le nouveau Premier ministre sur cette question qui déjà a semblé
dans ses inédits discours prononcés sur la télévision nationale occulter
complètement dans ses priorités le dialogue politique. Comme si tout le monde
était d’accord avec la démarche actuelle de la transition. Tout comme si un
médiateur ne séjournait pas en Guinée.
Kabinet Fofana