La Guinée que d’aucuns avaient hâtivement caricaturée terre
d'intolérance et de violences, théâtre de conflits futiles et persistants,
s'illustre, régulièrement et à maints égards, comme une famille unie et
solidaire où les querelles ne durent jamais longtemps, comme un pays où les uns
et les autres savent se surpasser pour aller à la paix des braves.
Après les passes d’armes
électorales, propres aux grandes démocraties et aux antagonismes politiques
liés à la conquête ou la conservation du pouvoir, les acteurs, sans bruit ni
trop de vagues, finissent par s’engager résolument dans une paix des braves.
Pourvu que personne ne s'exclue
de cet élan nouveau et prometteur ; bien au contraire, que tous en tirent
l'inspiration et la sagesse de tourner une page sombre et tumultueuse chargée
de confrontations parfois tragiques, afin de panser les blessures et les
frustrations pour un nouveau départ profitable à tous.
Que ceux qui ont péché par excès
de zèle, et brillé par des actes de défiance démocratique et de rupture
républicaine rangent leurs armes !
Que ceux qui ont triomphé des
pires adversités et subi des actes d’inimités quelquefois meurtriers, aient la
grandeur d’âme, comme le souhaite le Président Alpha Condé, d’apaiser leur
colère - même légitime - et de réfréner surtout la moindre envie de vengeance.
Le Professeur Alpha Condé, cible
de perfides attaques et victime des pires cabales, a entrepris de ‘’tourner la
page’’, et voudrait entraîner dans son sillage tous ses partisans, y compris
donc ceux qui sont restés très remontés à cause des agressions subies et des
invectives dont ils sont l’objet, dans un espace public pollué par la propension
qu’ont certains à casser tous les codes et traîner dans la boue leurs
compatriotes. Même les symboles n’étant pas épargnés.
L’enchaînement des mesures de
grâce présidentielle en faveur de Guinéens condamnés à des peines
d'emprisonnement, montre que pour Alpha Condé une faute avouée doit être non
pas seulement pardonnée à moitié, mais absoute si cela peut être un gage de
paix et de concorde nationale. Peu importe que des gens qui jouissent de leur
liberté et vivent paisiblement en famille essayent de banaliser, ou pire, de
pourfendre un acte pourtant si noble.
Puisque cela est évident : ce ne
sont sans doute pas la fausse indignation et les insinuations malsaines
d'éternels grognons qui vont arrêter l’élan du Président de la République,
saper la dynamique de paix et de rassemblement des Guinéens ou arrêter
l'histoire en marche, autant dire l'avenir en construction.
La Guinée des bonnes volontés, de
la bonne foi et des consciences tranquilles semble se retrouver encore, dans
cette phase de la vie de la nation, en face de celle des « diviseurs » et des
pêcheurs en eaux troubles qui n’entendent prospérer que dans la zizanie, le
chaos.
Quand certains travaillent au
meilleur pour tous, d'autres multiplient les incantations pour appeler le pire.
Parce qu'ils ne se retrouvent pas dans la République et croient pouvoir faire
de la Démocratie un alibi pour couvrir leurs crimes. Ils ne vivent pas
seulement en marge de la société et de l’histoire, ils se bannissent de
l'avenir tout en vivant l'enfer du présent.
On est toujours victime de soi,
lorsqu'on s'est donné comme destin d'être un bourreau pour les autres.
Tibou Kamara