Les nouveaux acteurs culturels à l’ère du crowdfunding

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  • 26 mars 2021 18:54

  • Edito

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Le socio financement, un moyen indépendant au service des espaces culturels alternatifs

En faveur de l’avènement du libéralisme économique et l’ouverture de l’espace public, de plus en plus d’organisations culturelles ont vu jour dans les domaines des spectacles vivants, de l’écriture et de la peinture. Les promoteurs de ces institutions culturelles pour la plupart d’anciens artistes, réinvestissent le secteur culturel par la mise en place d’incubateurs ainsi que d'espaces culturels dédiés à la production d'évènements culturels.

Pour la plupart privés, comment ces nouveaux acteurs culturels financent-ils leurs activités ? Qu’en est-il du public qui pratique ces plateformes ? ou encore en quoi ces nouvelles plateformes sont-elles une alternative à la crise sanitaire qui affecte le secteur du spectacle ?

Bien qu’importante soit la part du budget national consacré au ministère de la culture et du patrimoine historique, estimée au compte du Projet de Loi de Finances rectificative 2O20 à 199.987.375 milliards de francs guinéens, le secteur du spectacle vivant connait toutefois de nombreux problèmes Qu’ils soient relatifs à l’organisation de concerts rendue quasiment impossible d’une part, par le contexte économique difficile affectant en effet le pouvoir d’achat du public, et d’autre, laquelle situation restée déterminée par la crise sanitaire due au Covid-19.

S’il n’existe pas encore d’études sur l’impact de la crise sanitaire sur le secteur du spectacle, il est cependant d’une évidence que le secteur en souffre drastiquement. Malgré cet état de fait assez problématique, indubitablement, une nouvelle catégorie d’institutions culturelles se met au gout du jour ; proposant des méthodes alternatives aux financements publics, tout de même rares. Devrons-nous nous en convenir ! C’est le cas des Studios Kirah ou des Ateliers Solidaires. Lancés à travers des fonds propres, ces établissements sont des initiatives de jeunes acteurs culturels pour la plupart reconvertis de la musique urbaine, de jeunes gens du monde associatif ou de férues de la chose culturelle. Ils proposent des mini-concerts aussi bien pour des artistes confirmés que pour ceux en herbe. Pis, ils constituent un espace de réseautage pour de jeunes artistes avec d’éventuels producteurs ou promoteurs culturels. Son modèle de financement social associe aussi la participation à des appels à projets culturels organisés par des ambassades et autres institutions internationales.

Si les financements des compagnies de téléphonie des activités culturelles privées à travers le sponsoring, focalisent les concerts grand public, les sociétés téléphoniques devraient dans le cadre de joint-venture accompagner les acteurs culturels qui font aussi de la promotion de jeunes artistes. Pour ces acteurs culturels d’un type nouveau ; les promoteurs recourent de temps à autre à des prestations. D’une manière spécifique, ils fonctionnent sur un modèle hybride, hébergeant des jeunes artistes divers : ils sont des jeunes artistes incubés. Ce type de structure se finançant par le biais d’une économie sociale, offre aussi un espace ludique a un public qui ne soit pas en mesure de suivre des spectacles onéreux.

Dans la même veine ; d’autres établissements sollicitent très souvent des levées de fonds auprès de la diaspora. La diaspora participe généralement à financer le transport des livres. Collectés par l’entremise de structures estudiantines animées par d’étudiants africains pour la plupart de France, ces types de financement ont connu un grand essor depuis Conakry capitale mondiale du livre. Implantés dans les quartiers populaires des régions à l’intérieur du pays, ils promeuvent des jeunes artistes peintres dont le public reste très cosmopolite parce que brassant d’autres jeunes artistes ainsi que de simples fans. La viabilisation d’espaces abandonnés, l’usage des thèmes sur l’immigration et la pratique du numérique par les jeunes est une façon de sensibiliser les jeunes aux conséquences de l’immigration. Un tel discours trouverait une bien meilleure résonnance aussi bien auprès des décideurs publics que chez des organisations comme l’OIM et la Croix Rouge qui travaillent sur la question migratoire, en effet que la Guinée constitue un pays migratoire.

Le succès de ces espaces est en outre lié à l’usage du numérique : les spectacles et autres évènements sont diffusés sur les réseaux socionumériques très suivis par la diaspora et les jeunes – qui font le plein des spectacles physiques. Ce qui est un véritable argumentaire commercial pour les promoteurs des dites plateformes pour convaincre les grands artistes à s’y produire. C’est aussi une alternative à la suspension des concerts et autres activités culturelles à cause de la maladie du Covid-19. Et d’ailleurs la monétisation des contenus sur les plateformes numériques dont Facebook et Instagram rapporte énormément d’argent en effet de l’ampleur de l’intégration des réseaux sociaux dans les habitus du public.

Cependant, si en faveur de la crise sanitaire, nombre d’acteurs suggèrent l’investissement du Banking, le faible niveau de bancarisation de la société guinéenne pose un problème à la matérialisation d’une telle initiative. Toutefois, cet obstacle devrait se résoudre par l’utilisation du service mobile money des sociétés téléphoniques qui prend de l’importance au près des usagers du téléphone. En 2020, selon le rapport annuel d’activités de l’Autorité de Régulation des Postes et Télécommunications, « le nombre d’utilisateurs des services financiers mobiles a été de 2,435 millions contre 2,039 millions, soit une progression de 19,4% ». Même si cela devrait aussi être suivi par une campagne de sensibilisation du public au paiement électronique des concerts. C’en est d’ailleurs de l’impérieuse nécessité que l’Etat accroisse ses subventions en direction de ces établissements.

Kabinet Fofana

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