L’analyse de l’action du FNDC sous le prisme alternatif et expressiviste s’adosse sur la place des RSN dans le répertoire d’actions du FNDC depuis 2019. Pour assurer une forte participation aux appels à agir. Quid de la place prépondérante de sa page sur Facebook où sont diffusés régulièrement des statuts ou des communiqués de l’organisation. A ce travail s’ajoute celui de la rééditorialisation des contenus des médias – les éditeurs du front procèdent à un travail d’info-médiation.
A l’effet de la profusion des forums de discussions et de
l’explosion d’utilisateurs de Smartphones très prisés par les débats autour de
sujets politiques (manifestations de l’opposition, élections, politiques
publiques ou mandats politiques), le réseau social Facebook devient résolument
le cœur informationnel des Guinéens sur la toile.
Selon une étude du CERF-Guinée réalisée en 2020, 27,64 % de
la population utilise les réseaux sociaux. Au nombre de ceux qui suivent les
réseaux sociaux et s’y informent, 82% le font via les réseaux sociaux Facebook
et Twitter. L’intégration du numérique dans les habitudes sociales, devenant la
norme du moment, le public jeune constitue la catégorie sociale qui pratique
majoritairement le front sur la toile.
L’usage de Facebook par le FNDC donc pratiqué
majoritairement par les jeunes explique la forte participation des jeunes dans
les manifestations du FNDC. Qu’il soit dans le cadre du débat sur la
modification ou actuellement dans la crise avec le CNRD, les jeunes sont très
présents dans les forums de discussions du front. Ils y parlent de politique.
Plusieurs facteurs participent de l’intéressement des jeunes. C’est entre
autres l’utilisation des réseaux sociaux par le FNDC pour relayer leurs
articles (Arnaud Mercier 2013).
Même si la population connectée reste très marginale, les
internautes qui pratiquent les réseaux sociaux et les médias électroniques sont
de plus en plus importants - les internautes qui partagent et réagissent aux
contenus informatifs du FNDC sont fondamentalement des militants proches des
partis politiques d’opposition donc disposés à rejeter la démarche du CNRD.
Si interdire les activités du FNDC entamerait son existence
physique puisque l’action de justice peut aller jusqu’à entraîner la fermeture
de son siège, l’investissement des réseaux sociaux par le FNDC amenuiserait
l’impact d’une telle décision et par ricochet ne saurait influencer la capacité
de relai sociétal du front.
Cependant, la difficulté à la pérennisation de cette
tendance est liée au contrôle accru que le gouvernement pourrait imposer sur
Internet. Même si le front penserait bien évidemment à y contourner. C’est à
voir comment le bannissement du front changerait son statut contestataire.
Kabinet Fofana