À Madagascar, la famine menace 400 000 personnes, parfois forcées de manger des criquets, des feuilles de cactus et même de la boue, a alerté vendredi un responsable de l'ONU, en soulignant qu'il s'agit du premier pays au monde à expérimenter la faim due à la crise du réchauffement de la planète.
La famine à Madagascar fait des ravages avec 400 000 personnes
exposées à un risque immédiat de famine, a prévenu, vendredi 25 juin, le patron
du Programme alimentaire mondial (PAM) dans le pays, David Beasley. "Si
nous n'agissons pas au plus vite, le nombre de personnes confrontées à la
famine atteindra 500 000 dans quelques mois" a-t-il prévenu dans un tweet.
Vendredi, la directrice régionale du PAM pour le sud de
l'Afrique, Lola Castro, qui a accompagné David Beasley dans un récent voyage
sur place, a évoqué une "situation très dramatique", lors d'un
entretien par vidéo avec des journalistes à New York. "Le pire est à
venir", a-t-elle prédit.
« Nous avons des gens au bord de la famine et il n'y a
pas de conflit. Il y a juste le changement climatique avec ses pires effets qui
les affecte gravement », a-t-elle ajouté, jugeant une « action rapide
plus que nécessaire » de la communauté internationale. « Ces gens
n'ont contribué en rien au changement climatique et ils en prennent l'entier
fardeau à l'heure actuelle », s'est-elle insurgée, en citant David
Beasley.
L'emprise de la famine est particulièrement importante dans
le sud du pays. Il y a plus d'un mois, l'ONU avait déjà alerté sur une famine
en progression mettant à risque plus d'un million de personnes.
L'île de l'océan Indien reste difficilement accessible à l'aide
comme aux médias, en raison de la pandémie de Covid-19 et des restrictions qui
l'accompagnent. Les agences humanitaires peinent aussi à sensibiliser sur la
tragédie, alors que les fonds manquent pour apporter suffisamment d'aide.
Agence France Presse
(AFP)