Le procès du secrétaire général de la FESABAG a repris au tribunal de Première instance de Kaloum. Le prévenu est à la barre. En lieu et place des plaidoiries qu'ils devraient faire, les avocats de l'Association des Magistrats de Guinée (AMG) ont annoncé le désistement de la partie civile de la procédure. Ils sont allés jusqu'à demander la mise en liberté du syndicaliste. Le parquet demande malgré tout sa condamnation à 6 mois d’emprisonnement.
Mais avant, ils ont sermonné Abdoulaye Sow. « L'autorité
de la justice doit être restaurée. Quand on n’est pas d'accord avec une
décision de justice, il y a des voies de recours offertes par la loi. Un
syndicaliste ne doit donc pas tenir des propos qui violent la loi parce qu'une
décision a été rendue », a dit maître Almamy Samory Traoré. « C'est
un procès de la Discipline de la communication publique. Il n'est fait contre
personne », a renchéri Me Pépé Antoine Lama.
Pour le ministère public, le désistement de la partie civile
n'éteint nullement l'action publique. Le procureur est revenu sur les propos de
Abdoulaye Sow qu'il a fustigés une fois de plus. Selon lui, quand le prévenu
traite des magistrats de véreux, des décisions de justice de peu orthodoxe, ce
sont des propos constitutifs de délits d'outrage à magistrats, d'atteintes au
respect dû à la justice. C’est ainsi qu’il a requis 6 mois d'emprisonnement et
une amende d'1 million de francs guinéens contre Abdoulaye Sow…
Sékou Diatéya Camara