Les sanctions économiques imposées depuis dimanche 9 janvier par la CDEAO
pour contraindre la junte au pouvoir à organiser au plus vite des élections
suscitent des craintes importantes chez la population, qui se prépare à de
sérieuses difficultés liées au gel des avoirs de l’État ou à la suspension des
échanges commerciaux avec les pays voisins. Des craintes qui se doublent d’une
colère, avec le sentiment que les Maliens sont incompris et directement visés
par ces sanctions.
Associations religieuses,
organisations de journalistes, de magistrats ou d’enseignants, syndicats…
nombreux sont les mouvements de la société civile qui affichent leur colère
contre la CDEAO.
Les sanctions économiques qu’elle
a décidées ne concernent pas les produits de première nécessité, ni les
médicaments, le pétrole ou l'électricité, afin de ne pas pénaliser les Maliens.
Pas de quoi convaincre Ibrahima
Coulibaly, président de la Coordination nationale des organisations paysannes
du Mali (CNOP). « Ces sanctions ne sont pas dirigées contre la junte, mais
contre la population et son soutien à ce régime de transition. Tout le monde
sait qu’une transition de 5 ans n’est pas tenable mais ce qui est sûr, c’est
qu’il faut des vraies réformes. Sanctionner le Mali pour une question de délai,
c’est totalement injuste et inhumain. »
Encore cinq ans ou quatre ans, la
CDEAO juge que le délai proposé par des autorités de transition non élues avant
d’organiser le retour à l’ordre constitutionnel n’est pas « acceptable. »
À Tombouctou, le président du
Forum régional de la société civile s'insurge lui aussi contre les sanctions de
la CDEAO. « Ces sanctions pour nous, surtout au Nord, c’est inhumain,
impensable de la part de la CDEAO, avance Baba Moulaye. Parce que nous vivons
en terre frère. Nous sommes des frères. Nous ne devons pas être des adversaires
comme la Cédéao est en train de le pratiquer. »
Concernant l’allongement de la
transition, Baba Moulaye estime : « On n’a pas dit moins de deux ans
dans la région de Tombouctou. Partout c’est deux ans, trois ans, cinq
ans… »
Vendredi, Baba Moulaye l'assure,
la société civile de Tombouctou répondra à l'appel à la mobilisation lancé par
les autorités de transition
Avec la Rfi