Au Mali, le gouvernement dément avoir mandaté qui que ce soit pour dialoguer avec les groupes terroristes liés à al-Qaïda. Ni le Haut Conseil islamique (HCI), ni aucune autre instance, dit le communiqué, qui indique tout de même prendre acte que des bonnes volontés se sont manifestées pour mener des négociations. Au début de la semaine, plusieurs sources, dont le ministère des Affaires religieuses et le HCI avaient pourtant confirmé cette mission de bons offices.
Le ton du communiqué est ferme et se veut sans ambiguïté : «
Aucune organisation nationale ou internationale n'a été mandatée officiellement
à ce jour pour mener une telle activité ». Le gouvernement dit même avoir
appris par la presse l'existence de ces contacts.
Le démenti est donc ferme, mais il a du mal à dissiper le
sentiment de cacophonie qui ressort des différentes déclarations de ces
derniers jours. En effet, en début de semaine le ministre des Affaires
religieuses lui-même a révélé ces contacts, à RFI notamment. Des informations également
confirmées par le Haut Conseil islamique (HCI), qui sont même parues dans la
presse pro-gouvernementale et qui n'ont pas été démenties par la primature que
nous avons plusieurs fois relancée ces derniers jours.
Le ministre et le HCI ont-ils parlé trop vite, sans l'accord
du chef de la junte, le colonel Goïta, qui serait à l'origine de ce
rétropédalage ? Y a-t-il des luttes de pouvoir derrière cette cacophonie, ou peut-être
une certaine gêne ou volonté de discrétion de Bamako sur un sujet qui, s'il
fait relativement consensus sur place, n'est pas du tout du goût de certains
partenaires internationaux comme la France qui refuse de négocier avec les
jihadistes liés à al-Qaïda ?
Avec RFI