Les deux dirigeants maliens ont annoncé leur démission ce mercredi 25
mai en début d'après-midi. La délégation de la troïka, composée des
représentants de la Cédéao, de l’Union africaine et de l’ONU était à Kati, où
se trouvaient les deux dirigeants maliens depuis leur arrestation le lundi 24
mai.
Retenus dans le camp militaire de
Kati depuis lundi après-midi par la junte du CNSP, les deux dirigeants maliens
ont reçu ce matin la visite d’une délégation de la Cédéao, de l’Union africaine
et de la Minusma, conduite par le médiateur de la Cédéao Goodluck Jonathan.
Cette équipe de médiation cherche depuis hier (mardi) à trouver une issue à la
crise que traverse le Mali depuis le nouveau Coup des militaires du CNSP,
mécontents du nouveau gouvernement annoncé lundi, qui ne reconduisait pas deux
des leurs. Le colonel Goïta avait indiqué mardi dans la soirée avoir écarté les
deux hommes en les accusant d'avoir formé un nouveau gouvernement sans le
consulter alors qu'il est le vice-président en charge des questions de
sécurité.
C’est à l’occasion de cette
visite de la délégation dans le camp militaire de Kati que les deux dirigeants
maliens ont annoncé qu’ils quittaient leurs fonctions. « Lorsque nous sommes
arrivés, ils ont lu leur lettre de démission qui était déjà prête », a précisé
une source diplomatique ouest-africaine, présente lors de la réunion de ce
matin. Cette source explique ne pas avoir du tout apprécié la méthode. « Nous
ne pouvons pas exclure qu’ils aient démissionné sous la contrainte. »
Assimi Goïta prendra la présidence
Peu avant la fin de la réunion,
l’information de la démission des deux dirigeants captifs avait fuité,
confirmée par des collaborateurs de la junte. Selon la même source
diplomatique, le chef de la junte et vice-président actuel Assimi Goïta a
exposé son plan pour la suite : c’est lui qui prendra la présidence de la
transition, le poste de vice-président restant vacant.
Quant au poste de Premier
ministre, pas de détails mais on sait que les consultations avaient commencé
dès lundi, auprès du mouvement M5 notamment. « C’est ce qu’ils ont proposé,
précise le diplomate ouest-africain, mais nous avons exprimé notre
désapprobation. » Pas d’annonce à ce stade, mais les chefs d’Etat de la région
devraient se réunir au plus vite. Quant aux désormais ex-Président et
ex-Premier ministre, ils devraient être libérés d’ici la fin de la journée, ainsi
que les autres personnes qui étaient retenues avec eux.
Source Rfi